À l’assemblée générale hebdomadaire du 16 novembre à Gbessia, le bureau politique national du Rpg arc-en-ciel a accusé le Président de la Transition, Mamadi Doumbouya, de vouloir confisquer le pouvoir aux civils. Le parti appelle les Guinéens à lui barrer la route.

D’abord, Mohamed Lamine Kamissoko, du bureau politique national, rappelle que le Président Mamadi Doumbouya s’était engagé à respecter deux ans de Transition conclus avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’ancien député du Rpg arc-en-ciel invite le peuple de Guinée à garder à l’esprit qu’à partir du 31 décembre prochain « il n’y aura pas de CNRD, encore moins de gouvernement de Transition. » Mohamed Lamine Kamissoko soutient que les autorités sont en train de battre campagne pour la vulgarisation de l’Avant-projet de la nouvelle Constitution, mais aussi pour ne pas rendre le pouvoir aux civils au bout du délai convenu avec la Cédéao. Kamissoko accuse le Conseil national de la Transition (CNT), « en harmonie avec le gouvernement », de décaisser des fonds pour vulgariser un « brouillon. C’est une façon de tromper la population. Ce n’est pas normal, ce n’est pas sincère. La vulgarisation d’un brouillon de constitution ne concerne nullement la classe politique guinéenne. Nous représentons les 98% de l’électorat de notre pays, on ne devait pas faire un tel travail en l’absence des partis politiques. »

L’ancien député dénonce les responsables des mouvements de soutien, « ils s’adaptent pour des raisons qui leur sont propres. Ils se déshabillent, se mettent dans la rue, pour soutenir une personne qui ne doit pas être candidat et qui n’a pas de parti politique. » Selon lui, Mamadi Doumbouya ne sera candidat que quand il aura piétiné les Guinéens et violé ses propres engagements. « Je souhaiterais que le Président de la Transition, très respectueusement, se ressaisisse et condamne le comportement des cadres des mouvements de soutien. Ce n’est pas à son avantage, ce n’est pas à son honneur. Il doit sauver la Guinée, il est venu corriger les erreurs du passé, non ? », s’interroge Mohamed Lamine Kamissoko.

Pour sa part, Aboubacar Demba Dansoko, membre du bureau politique national du Rpg, rappelle que son parti ne veut que le retour à l’ordre constitutionnel, après trois ans de Transition, de patience. « Nous demandons à la Communauté internationale de se pencher sur la situation guinéenne afin qu’il ne soit pas trop tard. Nous sommes à 46 jours de la fin de la Transition », prévient-il.

Yaya Doumbouya