Lors de l’assemblée générale hebdomadaire du Rpg arc-en-ciel, le 30 novembre à Gbessia, des cadres du bureau politique ont dénoncé « la campagne » déguisée en vulgarisation de l’avant-projet de nouvelle Constitution. Ils invitent les Forces vives de Guinée à agir.

Les Conseillers nationaux de la Transition parcourent la Guinée depuis le 6 novembre pour vulgariser l’avant-projet de nouvelle Constitution. Le bureau politique du Rpg arc-en-ciel n’y voit pas l’intérêt, car le « brouillon » sera l’objet de modifications avant d’être adopté en tant que Constitution.

Le parti de l’ancien Président Alpha Condé reproche au CNT de promouvoir un brouillon. « Nous sommes étonnés que l’avant-projet ait été envoyé en France pour faire on ne sait quoi. Une Constitution est un instrument de souveraineté par excellence, nous ne comprenons pas les raisons de ce déplacement. Nous avions pensé au départ que c’était pour entrer en contact avec les Guinéens vivant en France. Mais, à force de réfléchir, nous avons compris que tel n’est pas le cas. La plus grande communauté guinéenne à l’étranger se trouve au Sénégal, mais l’avant-projet n’a pas été présenté là-bas. Il n’a pas été présenté à nos compatriotes aux Etats-Unis ni ailleurs en Europe. Qu’est-ce qui justifie cette particularité avec la France ? », interroge Aboubacar Demba Dansoko.

Selon ce membre du bureau politique, la junte se cache derrière la vulgarisation de l’avant-projet de nouvelle Constitution pour battre « campagne. Dans les conditions normales, une vulgarisation doit porter sur les nouvelles dispositions déjà prises en compte, afin que la population soit informée sur la loi qui les gouverne. Nous prévenons les Guinéens que les conséquences de cette campagne pourraient conduire le pays vers le gouffre ».

La Guinée est le premier pays francophone indépendant en Afrique. Mais, Aboubacar Demba Dansoko craint que le pays ne retombe « dans la gueule du loup », dénonçant la proximité de la junte avec la France.

« La politique du vente »

Aboubacar Demba Dansoko rappelle que nous sommes à trente jours de la fin de la Transition qui « ne dépassera pas » ce délai, jure-t-il. « Après ce délai, nous serons dans une nouvelle situation, si Dieu le veut bien. Nous invitons la classe politique guinéenne à se mobiliser, à prendre ses responsabilités pour le retour à l’ordre constitutionnel.»

Toutefois, M. Dansoko invite des leaders politiques à se départir de la politique « de circonstance, pour sauver la Guinée. Pour le faire, il faut éviter que la Guinée ne glisse dans ce qui est en train de se passer actuellement. Beaucoup de partis politiques font la politique du ventre. Pour faire la politique, il faut se maintenir sur une ligne.»

Yaya Doumbouya