Quatre mois après leur disparition, Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah restent introuvables. Le silence autour de leur situation préoccupe les institutions internationales à l’image des Nations-Unies. La Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme et du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires demande aux autorités guinéennes de faire la lumière sur cette affaire au plus tard dans les deux prochains mois. Cette entité avait déjà demandé des clarifications à la junte fin septembre dernier. En vain.

L’institution onusienne revient à la charge, accentue la pression sur la junte afin que celle-ci fasse la lumière sur ce qui est arrivé aux deux responsables du Front national pour la défense de la Constitution : « Veuillez nous transmettre toute information ou tout commentaire complémentaire en relation avec les allégations susmentionnées. Veuillez fournir d’urgence des informations sur le sort de M. Sylla et M. Bah et sur le lieu où ils se trouvent. S’ils sont privés de liberté, veuillez fournir des informations sur les raisons de fait et de droit de leur détention, l’accès des détenus à leurs familles et représentants, ainsi que sur leur état de santé. Veuillez nous fournir les détails et, le cas échéant, les résultats de toute enquête et recherche ou autre qui ont pu être menées pour identifier les auteurs de l’enlèvement et la disparition forcée présumée des M. Sylla et M. Bah. Si le ou les auteurs présumés ont été identifiés, veuillez également préciser si des sanctions pénales ou des mesures disciplinaires leur ont été imposées.» 

Pas sûr que la junte qui nie toute implication dans cette affaire se bouge. Les deux activistes du FNDC ont été enlevés chez Foniké Menguè par des hommes en tenues militaires. Les témoins les ont assimilés des gendarmes et des membres des Forces spéciales.

Yacine Diallo