L’insécurité est devenue le quotidien des habitants de Cimenterie T8, surtout la zone à cheval entre les quartiers Sonfonia gare 2 et Tangan. Les citoyens se demandent à quel saint se vouer. Qui échapper ? Les jeunes délinquants qui manifestent spontanément pour dérober des riverains ou passants ou bien les forces de défense et de sécurité déployées au carrefour ?

 Le 4 novembre, à 00h 22 mn, au quartier Sonfonia gare 2, secteur Hafia 2, de nombreux témoins racontent avoir été victimes d’agression de la part d’hommes en treillis de l’armée guinéenne. Ils sont venus leur rendre des visites pas du tout catho : « Ils sont venus jeter des cailloux, forcer les portails de plusieurs cours ici avec des injures grossières. Pendant plusieurs heures, ces hommes en tenue militaire ont tapé le portail de ma cour, jeté des cailloux sur les tôles de sorte que mes enfants étaient terrorisés, ils pleuraient sans cesse. J’ai eu la peur de ma vie. Comme ils n’ont pas pu casser le portail, ils sont repartis », a expliqué Fatoumata Binta Barry, femme d’Amadou Diallo, chef du service informatique et marketing du Groupe de presse Lynx-Lance-lelynx.net.

Les traces de l’agression sont visibles sur le portail et au niveau de la terrasse à l’intérieur de la cour. Selon d’autres témoins, ces hommes en treillis ont attaqué toutes les cours environnantes. D’aucuns soutiennent que ces visiteurs indélicats seraient à la recherche de jeunes qui les auraient attaqués, lors d’un de leurs parades sur la route Leprince. « C’est une injustice de s’attaquer à nos domiciles. Ce ne sont pas nos enfants qui les attaquent. S’ils ont affaire aux bandits, ils n’ont qu’à  les rechercher ailleurs pas dans nos domiciles », fustige une victime en  colère.

De nombreuses autres victimes affirment que la présence des militaires, gendarmes et policiers au carrefour de la T8 ne leur garantit nullement la sécurité. Au contraire. L’irruption dans leurs domiciles est fréquente.

Par ailleurs, plusieurs chauffeurs de taxis interurbains et de camionnettes se plaignent d’une tracasserie qui ne dit pas son nom. « Tous les jours, vers 19h, les gendarmes ciblent nous  qui sortons de Conakry. Ils demandent des papiers et trouvent toujours moyens de nous extorquer de l’argent. Nous souffrons beaucoup de leur agissement. Nous demandons à l’Etat de nous aider… » A voir si la refondation prônée par la junte mettra fin à l’insécurité et aux tracasseries dans la circulation routière.

Ibn Adama