Les diplomates onusiens poursuivent leurs concertations avec les acteurs sociopolitiques et professionnels. Mardi 13 novembre, ils ont reçu les hommes des médias. Les deux parties ont échangé sur les difficultés qui assaillent le journalisme en Guinée sous la junte du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement).
Les représentants des journalistes ont échangé des heures durant avec les émissaires onusiens. La fermeture des médias audiovisuels critiques envers la junte, les menaces, les tentatives de kidnapping et la détention d’un journaliste depuis un mois ont constitué le menu de leur huis clos.
Sékou Jamal Pendessa, le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, SPPG, rassure qu’aucune difficulté n’a été occultée lors de la concertation : « Nos échanges ont essentiellement porté sur la fermeture des médias qui a occasionné près de mille emplois perdus avec des situations particulières, très tristes, de certains journalistes, parce que nous sommes en contact avec eux. Vous avez des menaces et tentatives de kidnapping contre beaucoup des confrères dont certains sont contraints à l’exil et d’autres vivent dans la clandestinité dans leur propre pays ». Le syndicaliste ajoute avoir déposé aux émissaires un mémorandum dans lequel le SPPG est revenu sur tout ce que la presse guinéenne est en train de vivre : « Le cas du doyen Bakary Bamba Gamalo en prison depuis près d’un mois est évoqué non seulement dans les débats et c’est inscrit dans le mémorandum », précise-t-il, non sans insiter qu’il le syndicat « n’a occulté aucun problème » des journalistes guinéens.
Le président de l’Union des radios et télévisions de Guinée, URTELGUI, Aboubacar Camara, dit avoir formulé des doléances, pour que la presse renoue le dialogue avec les autorités pour rouvrir les médias fermés : « Des doléances ont été formulées dans ce sens pour qu’à la fin de la mission, qu’on puisse nous aider à renouer le dialogue avec les autorités guinéennes, à l’effet de partir vers la réouverture de ces médias. »
A propos, le Secrétaire général du SPPG est plutôt optimiste : « Nous avons espoir que le système des Nations unies pourrait contribuer à la libération des médias dans un bref délai, c’est l’espoir que nous avons, en sortant de cette rencontre ». Ce qu’a appuyé Aboubacar Camara de l’URTELGUI : « Ils nous ont rassurés que le message est bien entendu et que la doléance irait là où elle doit aller », a-t-il affirmé.
Les acteurs politiques et de la société civile sont déjà reçus par la mission des Nations unies en séjour à Conakry.
Souleymane Bah