En séjour en Guinée-Forestière, le général Amara Camara, Secrétaire général et porte-parole de la Présidence, a évoqué la refondation, le fameux programme Simandou 2040 et les conflits qui minent la région. Le tout, dans une ambiance à l’allure de campagne électorale.

Le terrain balisé par ses éclaireurs en septembre dernier, le général de brigade Amara Camara, accompagné de plusieurs ministres, à bord d’un hélico, s’est rendu le 16 novembre à N’Zérékoré, la capitale de la Guinée-Forestière. Officiellement, c’est pour une tournée de sensibilisation et de mobilisation pour la paix et l’unité. Tout d’abord, le porte-parole de la Présidence a donné le coup d’envoi du tournoi de la refondation, au terrain du 3-Avril. Il est doté du trophée général Mamadi Doumbouya, Président de la Transition, sur initiative de l’Alliance des jeunes leaders de la Forêt. Mais, les faits et gestes des émissaires de la Présidence cachent mal une campagne électorale, tant le séjour a réuni du monde.

Loquace, le porte-parole de la Présidence soutient que le pays a eu un dirigeant dont le seul projet est la Guinée. « Le rassemblement de la Guinée, l’union de toutes ses filles et fils et la prospérité du pays sont ses priorités. Dans une démarche inclusive, les axes de la refondation ont été déclinés par ordre de priorité : le social, l’économie et la politique », rappelle-t-il, à la Place des Martyrs de N’Zérékoré, où sont réunis des soutiens à la junte.

Selon le Secrétaire général de la Présidence, la région de N’Zérékoré a bénéficié de plusieurs réalisations et projets en cours, initiés par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Il s’agit notamment du centre d’apprentissage des métiers pour les handicapés, de la construction d’un centre de santé amélioré à Sérédou, du bitumage de la voirie de Macenta, Lola, Beyla et Yomou, de l’interconnexion électrique, de la réhabilitation du micro central de Loffa,  de la réhabilitation de la route Beyla-Moussadou-Sinko…

De passage, le projet phare des autorités de la Transition est le Programme Simandou 2040, le pont vers la prospérité. Le porte-parole de la Présidence ne pouvait pas ne pas en parler dans la région où se trouve le mont Simandou. « L’histoire retiendra que le Président Mamadi Doumbouya aura permis à la réalisation de ce mégaprojet dont les revenus contribueront significativement au développement de la Guinée et à l’épanouissement de ses filles et fils », croit-il. Et de promettre, dans un futur proche, la création de milliers d’emplois, l’amélioration du pouvoir d’achat et la mobilité des personnes, des biens et des services en Guinée Forestière.

Recettes du développement

Pour le général Amara Camara, pour qu’un pays se développe, il faut un chef, une vision, un programme et un plan. « Nous avons eu la chance d’avoir l’homme du 5 septembre 2021. Son silence est or, ses faits et actes parlent d’eux-mêmes. Son leadership fait peur aux vendeurs de rêves et d’illusions qui n’ont pas de programme pour le pays », argue-t-il.  

Au stade du 3-Avril, le général  Amara Camara, entouré des ministres, lance : « Nous avons entendu vos messages de soutien à l’endroit du chef de l’État. Nous avons également entendu la volonté de la population de la région de voir le Président Mamadi Doumbouya continuer la refondation en Guinée. Nous prenons acte de ces messages et nous les transmettrons à qui de droit. »

Conflits intercommunautaires

La région forestière serait une poudrière, les conflits intercommunautaires y sont récurrents, les frontières sont poreuses avec la Sierra Leone, le Libéria et la Côte d’Ivoire, précédemment meurtris par des guerres. À la Place des Martyrs, le général Amara Camara déclare : « La région forestière a été pendant plusieurs décennies le théâtre de plusieurs cycles de conflits entre communautés. La plupart pour des raisons politiques ou matérielles. Les vrais auteurs des divisions sont hors la région. Ils viennent, ensuite, récolter le bénéfice de leurs troubles en nous larguant de belles paroles, nous donnant des petits moyens, alors que leur unique but est le repositionnement ou le positionnement politique.» Pour le Secrétaire général de la Présidence, le général Mamadi Doumbouya s’attèle à corriger cela, à dépersonnaliser l’administration publique, car « ce sont ces tares qui ne nous ont pas permis de vivre en paix dans cette région », assure-t-il.

Colonel Ousmane Diallo, préfet de Macenta

« Plus de politicien à Macenta »

Un meeting géant a été organisé le 17 novembre dans la commune urbaine de Macenta. Dans son discours, le général Amara Camara a mis l’accent sur les « réformes majeures » du CNRD. Il a promis le meilleur pour la population de la Guinée Forestière, dans le cadre du Programme Simandou 2040. Selon lui, des instructions ont été données pour relancer des unités industrielles à Macenta, comme l’usine de thé.

« La population de Macenta, par ma voix, vous dit ‘’Oui’’ à la continuité du général Mamadi Doumbouya. Elle confirme qu’il n’y a pas de place pour les politiciens à Macenta », balance le colonel Ousmane Diallo, préfet de Macenta. Excès de zèle ? Kandia Mara, le préfet de Kankan saura répondre.

Yaya Doumbouya