Après l’arrêt des opérations d’exportation de la bauxite par la société mère EGA, c’est désormais le transport interne du minerai au port qui est gelé. Un coup dur pour GAC qui peinait déjà à ouvrir un couloir de négociations avec les autorités guinéennes.

A Guinea alumina corporation (GAC), filiale guinéenne d’Emirates global aluminium (EGA), le temps passe et les mauvaises nouvelles s’enchaînent. Ce lundi 11 novembre, GAC a annoncé à ses travailleurs l’arrêt du transport de sa bauxite de la mine au port de Kamsar par la CBG (Compagnie des bauxites de Guinée). Une « situation préoccupante » déplore la direction de la société dans une note partagée à son personnel et dont nous avons pris connaissance.

GAC a ses mines de bauxite à Boké et dispose de wagons pour le transport du minerai. Toutefois, le chemin de fer qui est une propriété de l’État guinéen à travers l’ANAIM (Agence nationale d’aménagement des infrastructures minières) est sous concession de la CBG. Sur la base d’un accord multi-usagers, GAC l’emprunte en raison de trois voyages (aller-retour) par jour, selon nos informations. C’est la mise en œuvre de ce partenariat qui vient d’être gelée. Cela « constitue une violation de nombreuses obligations légales de la part du gouvernement, de l’ANAIM et de la CBG », s’offusque Guinea alumina corporation qui assure œuvrer pour trouver une issue à la crise.

La construction de la raffinerie au cœur de la crise

Parallèlement, le syndicat du personnel de la société a entrepris des démarches auprès des autorités pour ouvrir un couloir de négociations entre les parties. Selon nos informations, divers courriers ont été déposés dans ce sens auprès d’un certain nombre de ministères comme celui du Budget, à la Primature et même à la Présidence.

Il y a tout juste un mois, c’était au tour d’Emirates global aluminium, la maison mère de GAC, d’annoncer l’arrêt des opérations d’exportation de la bauxite produite par sa filiale guinéenne. Si aucune explication officielle n’a été encore fournie, des sources en off y voient une manière pour les autorités de contraindre son partenaire à se conformer à ses engagements. Il s’agit notamment de la construction de sa raffinerie d’alumine. Le gouvernement reprocherait à Guinea alumina corporation de trainer le pas.

L’arrêt des activités de la société menacerait quelques 3 200 emplois de l’entreprise.

DL