Le Rpg arc-en-ciel a tenu son assemblée générale hebdomadaire le 9 novembre à Gbessia. Le parti est revenu sur sa mise sous observation, évoqué la floraison des mouvements de soutien à la junte et l’avant-projet de la nouvelle Constitution…

À l’issue de l’évaluation des partis politiques, le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation a mis sous observation, le 29 octobre, le Rpg arc-en-ciel, l’Ufdg, l’Ufr… Les cadres du bureau politique national du Rpg arc-en-ciel y voient un moyen d’éliminer les partis politiques de la course aux futures échéances électorales. Mohamed Lamine Kamissoko, du bureau politique national, estime que les manquements relevés au sein de son parti sont dus au putsch. Selon lui, c’est au cours des trois dernières années que le Rpg a accumulé ces manquements, tels que faire les situations financières annuelles (comptabilité). Qu’à cela ne tienne, il assure que d’ores et déjà le parti s’est mis en règle.

L’ancien député prévient que des gens passeront par tous les moyens pour intimider les militants du Rpg, en vue de les dissuader de revendiquer ce qui leur a été arraché. « Nous sommes menacés à tous les niveaux, même dans l’aministration, alors que celle-là n’est pas la propriété privée du CNRD. Il va passer, l’administration restera. Le CNRD ne peut pas négativement influencer la conduite d’un cadre à cause de son appartenance au Rpg. Le lien qui les lie est le travail administratif. Dès qu’il quitte l’administration, il est dans la société, libre de ses opinions. On ne peut pas menacer quelqu’un à cause de son opinion politique », déclare Mohamed Lamine Kamissoko. Et de jurer que les Rpgistes dans l’administration sont menacés. « Même si un cadre veut contribuer aux analyses ou aux réflexions au sein du Rpg, il ne peut pas le faire à cause des menaces », accuse-t-il.

Haro sur les soutiens à la junte

Les mouvements de soutien à la junte, pourtant interdits, pullulent. Même des cadres Rpgistes de l’administration se sont mêlés dans la campagne pro-junte. Mohamed Lamine Kamissoko est contre et précise que l’administration ne doit pas les amener à créer des mouvements de soutien aux militaires. « La Transition, c’est pour un petit temps, après  elle, on sera à la normale. Donc, tu ne peux pas profiter du détournement des fonds de l’État pour créer des mouvements de soutien. Pour soutenir qui ? Quand on sait que l’article 46 de la Charte de la Transition dit que le Président de la Transition ne peut être candidat ni les membres du CNRD, aux élections nationales… »

L’ancien député du Rpg estime que le but des mouvements de soutien à la junte est, soit pour faire plaisir au Président Mamadi Doumbouya, soit pour bouffer les fonds de l’État. « Si la Crief travaille normalement, voilà des situations à saisir. Partout, des mouvements de soutien se créent. Quelle naïveté, quel opportunisme ! Je suis désolé que des imams se mettent derrière le pouvoir pour valider la candidature de quelqu’un », fustige-t-il.

Bruit autour de l’Avant-projet de Constitution

Le 6 novembre, le Conseil national de la Transition, CNT, a lancé la campagne de vulgarisation de l’avant-projet de la Constitution. Ses émissaires effectueront une nouvelle tournée dans le pays pour expliquer les grandes lignes à la population. Mohamed Lamine Kamissoko fustige le « grand bruit » autour d’un « brouillon. On n’est même pas au niveau du projet ! Ce qui se dessine n’est pas bon pour le peuple de Guinée. Les Guinéens doivent faire une prise de conscience. » Et de rappeler que le pouvoir « est usurpé » tout en invitant le peuple à œuvrer au retour à l’ordre constitutionnel. « Nous sommes des civils, nous n’avons pas de force face à un régime militaire, mais, nous ne voulons pas ce qu’il veut nous présenter, nous voulons qu’il respecte sa parole », conclut-il. Sûr que le général Mamadi Doumbouya a entendu.

Yaya Doumbouya