Trois jeunes de l’Axe Leprince, poursuivis pour « participation délictueuse à un attroupement et détention illégale d’arme blanche » ont été condamnés ce 19 novembre par le tribunal de première instance de Dixinn (TPI). Chacun écope d’un an d’emprisonnement dont 11 mois assortis de sursis. Un quatrième a été tout simplement relaxé.
Interpelés le 15 novembre par la Brigade anti-criminalité, BAC, dans les quartiers pendant des périodes de troubles, les accusés ont été entendus par la Brigade de recherche de Kipé, déférés au TPI de Dixinn avant d’être inculpés. Mais Mohamed Camara, Ismaël Barry, Abdourahamane Diallo et Mamadou Moustapha Diallo, ont rejeté les faits portés contre eux. Au cours des débats, trois d’entre eux ont reconnu la détention d’armes blanches. Mohamed Camara explique au tribunal être intervenu, pour séparer des gens qui se battaient aux alentours de Bambéto : « Je séparais ceux qui se battaient en retirant la paire de ciseaux d’un des antagonistes. C’est à ce moment que la BAC nous a mis aux arrêts. Je ne me battais contre personne », a-t-il expliqué.
Abdourahamane Diallo, vitrier, déclare avoir été interpellé à Koloma alors qu’il tentait de traverser le trottoir. Il précise qu’il revenait du travail avec son sac contenant son matériel. En provenance de Hamdallaye, Ismaël Barry explique qu’il se rendait dans un salon de coiffure lorsqu’il a été arrêté. « Lorsque je partais chez mon coiffeur, j’ai vu deux groupes de jeunes qui se battaient. Au moment que je retirais le couteau des mains d’un jeune, les Forces de l’ordre sont intervenues et m’ont arrêté. Je détenais le couteau retiré, mais il ne m’appartient pas ». Mamadou Moustapha Diallo habite à Baillobayah, dans le Grand-Conakry. Il a été arrêté à Bambéto, dans un salon de coiffure. Il explique au tribunal qu’il était parti se faire coiffer sur instruction de sa sœur chez qui, il était venu.
Le ministère public, Biwon Millimono, estime qu’ils sont tous coupables des faits mis à leur charge. Selon lui, les prévenus étaient des membres de « clans » qui menacent la quiétude sociale : « Ils ont cherché tous à reconnaitre les faits partiellement. Certains d’entre eux ont des tournevis, paires de ciseaux, couteaux et de pince. Celui qui a dit qu’il revenait du boulot avec ses armes blanches, n’a pas pu prouver qu’il revenait de travail. Ils empêchent les citoyens de vaquer à leurs affaires dans cette zone », enfonce le procureur.
Dans ses réquisitions, Biwon demande à les retenir dans les liens de la culpabilité et de les condamner chacun, 3 mois d’emprisonnement, assortis de sursis et 500 mille d’amende, chacun.
Maitre Alsény Aissata Diallo, l’avocat de Mamadou Moustapha Diallo, soutient la thèse de son client qui dit être venu chez sa sœur à Bambéto. « Il est allé se faire coiffer et cela a coïncidé avec ce trouble-là. Sinon, il n’allait pas sortir chez elle. Je demande de le mettre hors cause. De même pour ses co-accusés, le procureur n’a pas fourni de preuves », a déclaré l’avocat.
Finalement, tous les prévenus ont demandé pardon au président du tribunal. Le juge, Lansana Keïta, a déclaré Abdourahamane Diallo non coupable et a ordonné sa remise en liberté. Par contre, il déclare Mohamed Camara, Mamadou Moustapha Diallo et Ismaël Barry, coupables et les a condamnés à un an d’emprisonnement dont 11 mois assortis de sursis.
A Bomboli et Koloma-Soloprimo dans la Commune de Ratoma, des « clans » rivaux s’affrontent régulièrement et sèment la terreur dans ces zones.
Souleymane Bah