Le Cas-Sorry Fofana devra encore patienter. L’ancien Premier ministre et ses avocats (sans vinaigrette) s’attendaient à ce que la contre-expertise médicale ordonnée le 25 novembre confirme la nécessité de son évacuation sanitaire. Mais la Chambre de jugement entreprend une décision. Elle a ordonné ce 4 décembre, la comparution des médecins du Centre hospitalo-universitaire de Donka qui ont ausculté le prési du Conseil exécutif provisoire du RPG arc-en-ciel. Elle estime que leur rapport suggérant des « investigations complémentaires » sur l’état de santé du Cas-Sorry et son transfèrement dans un « centre médical spécialisé »,  n’a pas totalement répondu à ses préoccupations, à savoir s’il est réellement nécessaire de changer de lieu d’hospitalisation et dans quelle structure l’ex PM peut être transféré. Les trois médecins sont attendus à la CRIEF le 9 décembre prochain.

Pourtant, la défense estime que le rapport médical confirme les pathologies de leur client et la nécessité de l’envoyer à l’étranger pour ses soins : « Le rapport fait état de deux pathologies. Pour les soigner, il faut des instruments appropriés», explique Me Sidiki Bérété. L’avocat dit que ces instruments « ne sont pas disponibles en Guinée. Il faut ordonner son évacuation, au frais de l’Etat en plus. Lui refuser les soins serait une grave erreur, surtout si le pire se produit.» Me Dinah Sampil de dénoncer les « tergiversations dans la procédure…Le refus de le soigner a permis aux maladies d’évoluer. Kassory n’est pas soigné depuis deux ans, il ne peut pas user de ses membres inférieurs.»

Le mystère public ne voit pas le rapport du même œil. Pour le substitut du pro-crieur, Hamiata Kaba, les investigations complémentaires demandées par les médecins ne veulent pas dire que « le prévenu doit forcément être évacué à l’étranger. Les médecins n’ont pas dit que ce centre spécialisé n’est pas en Guinée. Nous sommes contre son évacuation parce qu’on déplace le débat.» Le parquet est appuyé dans sa position par la partie civile. Celle-ci voit de la fantaisie dans les demandes de la défense.

Le juge s’est donc résolu à ordonner la comparution des médecins pour tirer l’affaire au clair. L’ex PM est inculpé pour « détournement de deniers publics, l’enrichissement illicite et blanchiment de capitaux». Il a bénéficié d’une ordonnance de mise en liberté de la part de la Chambre de l’instruction et d’un arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO ordonnant sa mise en liberté. Il reste toujours en détention. Il exige de se faire évacuer avant tout procès.  

Yacine Diallo