Le 28 décembre, au siège du Mouvement Démocratique Libéral (MoDel), une conférence de presse exceptionnelle a remplacé l’Assemblée générale hebdomadaire du parti. Objectif : faire le point sur l’arrestation du prési du parti, Aliou Bah, le 26 décembre à Pamelap (Forécariah).

Aliou Bah est en garde à vue au Haut-commandement de la Gendarmerie nationale. Le MoDeL tiendra comme responsable le CNRD, Comité national du rassemblement pour le développement, de tout ce qu’il adviendra de son Prési. Les dirigeants du parti dénoncent une situation alarmante. Ibrahima Diallo, de la Cellule de Com, parle d’arrestation arbitraire et juge infondées l’accusation contre Aliou Bah (offense au Chef de l’État et incitation à la violence). «Aliou Bah est un prisonnier d’opinion, une victime politique d’un régime qui tente d’étouffer les voix libres et crédibles de notre nation.» Il dénonce «les dérives liberticides» et appelle à une «mobilisation massive et pacifique face aux injustices orchestrées par une junte qui bafoue les libertés fondamentales».

Moïse Diawara, porte-voix du MoDeL; souligne les irrégularités de la procédure. «Aucun mandat d’arrêt, aucune convocation à comparaître n’a été émise. Le domicile et le siège du parti de Aliou sont connus de tous. La forme juridique n’a pas été respectée». Il accuse le CNRD de chercher à intimider l’opposition et les voix critiques: «Cette arrestation arbitraire constitue une attaque contre la démocratie et les libertés fondamentales. Nous dénonçons ces méthodes autoritaires visant à museler l’opposition et instaurer la peur.»

L’échange Aliou Bah et Balla Samoura

Kenda Sow, secrétaire gérant du MoDel, a révélé une conversation entre Aliou Bah et le Général Balla Samoura, Haut-commandant de la Gendarmerie nationale. Elle aurait eu lieu dans la nuit du 16 au 17 décembre. Au cours de l’échange téléphonique, le général aurait interpellé Aliou Bah sur ses «propos dérangeants le CNRD». Il s’agirait d’un appel d’Aliou aux religieux pour sensibiliser les autorités sur les « enlèvements » et demander la libération des détenus. « Balla Soumoura dit : ‘’Je regarde une de vos vidéos qui dérange le CNRD… Aliou Bah repond : ‘’J’assume mes propos. Je sais ce que j’ai dit… Balla Samoura rajoute : ‘’Vous savez qu’on peut vous demander des explications sur vos propos ? Aliou Bah : ‘’Je suis prêt à recevoir une convocation pour m’expliquer, mais j’ai l’impression que vous m’enregistrez… C’est un interrogatoire ou un entretien simple ? Balla Samoura : ‘’A la Gendarmerie, c’est comme ça que ça fonctionne, pour des besoins, on peut enregistrer.» Aliou Bah demande alors d’être avisé au préalable, mais le Général Balla aurait répondu : « Continuez et on verra bien!»

Kenda Sow souligne que l’arrestation d’Aliou Bah a été orchestrée de toutes pièces, il demande sa libération pure et simple. À défaut, « ça ne fera que nous galvaniser, car, nous combattons pour la liberté, pour la démocratie », a-t-il clamé. 

Abdoul Sakho, représentant des Forces Sociales de Guinée a exprimé sa solidarité : « Nous sommes ensemble dans ce combat. Il est de notre devoir de travailler pour le respect des libertés fondamentales et des droits des citoyens. » Il a appelé à une prise de conscience collective pour mettre fin aux abus et promouvoir la justice sociale.

Rappelant sa mésaventure en 2023, il réitère que le peuple de Guinée ne mérite pas de vivre ainsi, ne serait-ce que pour le respect de notre devise nationale : travail, justice, solidarité.

Le MoDel a réitéré sa détermination à défendre les droits fondamentaux et à faire front contre toute tentative de répression en Guinée. Ça va barder!

Abdoulaye Pellel Bah