Le 23 décembre, le procès de David Makongo, homme d’affaires de nationalité américaine, établi en Guinée, a repris devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Après deux heures de débats, la cour a ordonné la jonction des procédures et a rejeté la demande de mise en liberté formulée par la défense du prévenu.
Coffré le 16 décembre à la Maison centrale de Coronthie pour « occupation illégale, destruction de l’environnement, évasion et harcèlement moral », David Makongo a rejeté en bloc ces charges. En substance, le ministère public le poursuit pour avoir défriché des domaines pour construire des routes minières dans les préfectures de Boffa, Fria et Télimélé, au nom de la société Guinea bauxite Group (GBG) dont il se dit être le Consultant.
« Je ne peux pas répondre à la place de la société, je ne suis pas le directeur général ni le PDG de la société GBG », affirme le prévenu, estimant qu’il fait l’objet d’un harcèlement sans raison et que « l’affaire est préparée » de toutes pièces pour l’affaiblir.
Par contre, il a reconnu avoir adressé une demande d’autorisation, au nom de la société GBG, au ministère de l’Environnement et du Développement durable, pour ouvrir des routes minières à Boffa, Fria et Télimélé. Sauf que le juge, Yagouba Conté, précise que le permis de défrichement (170, 36 hectares) obtenu de la part du ministère de l’Environnement ne concerne que la préfecture de Boffa. Le parquet de charger : « Il a outrepassé ses prérogatives de consultant. »
« Ma mission est terminée avec l’instruction de la demande d’autorisation de défrichement au ministère de l’Environnement et du Développement durable », réplique David Makongo.
La défense estime que la poursuite de son client n’est qu’un « acharnement », le dossier « est vide. La société GBG a payé 1 milliard 700 millions de francs guinéens au ministère de l’Environnement et du développement durable pour cela. Même le ministère des Transports a autorisé l’ouverture des routes », avance la défense.
La cour, à la demande du ministère public, a décidé de la jonction de la procédure avec une autre similaire dans laquelle David Makongo est cité. Celle-ci implique 5 Chinois poursuivis pour des faits présumés d’atteinte et d’occupation illégale de l’environnement. La défense peste et dénonce la « mauvaise foi » du ministère public, avant de demander l’ouverture séance tenante de la phase des réquisitions et plaidoiries. Ce que rejette d’emblée la Cour. La défense revient à la charge en introduisant une mise en liberté pour David Makongo. Sans succès. Le juge, Yagouba Conté, a renvoyé l’affaire au 13 janvier 2025, pour la poursuite des débats dans les deux procédures jointes.
Yaya Doumbouya