Du 6 au 9 décembre, Conakry a vibré au rythme des tambours africains à l’occasion de la 1ère édition du Festival international du djembé (FID-Guinée). L’événement a été clos en grande pompe le 10 décembre sur la plage Camayenne, avec le sacre de la région de Boké qui a remporté le Grand Prix du Concours national de percussions.

Initié par le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, le FID-Guinée vise à promouvoir la richesse culturelle guinéenne et celle des percussions africaines. Le Festival a été un cadre d’échanges entre artistes locaux et internationaux, sous le thème ‘’Excellence et innovation dans le secteur des percussions’’. L’événement a rassemblé des délégations venues de 18 pays qui ont mis en exergue à la fois des instruments traditionnels et modernes. Le FID a aussi offert une plate-forme de dialogue interculturel à travers des activités : comédie musicale, résidence d’écriture, formations pour jeunes percussionnistes et discussions sur des thèmes clés tels que ‘’les droits d’auteur’’; ‘’le journalisme culturel’’. Les participants ont découvert le patrimoine touristique via des excursions sur les îles de Loos et des expositions artisanales.

La cérémonie de clôture a attiré une large audience réunissant des ministres, directeurs généraux, acteurs et promoteurs culturels, des diplomates, ainsi que des figures emblématiques du monde de la musique dont Didier Awadi du Sénégal. Les moments forts de la soirée de clôture : la prestation des troupes guinéennes. Les groupes Fodé-Djembéfola, Djéli Déni Balafola, Sabou-Gnouma GPS, Sorciers Josimar de Faranah, l’ensemble des percussions de Tougué, Labé et la troupe Yogore de Mamou ont enchanté le public avec rythmes et danses.

Le jackpot pour Boké

Le clou du festival a été le Concours national de percussions. La région de Boké en a remporté le Grand Prix, d’une récompense de 30 millions de francs guinéens. Les régions de Nzérékoré et Faranah ont respectivement obtenu la deuxième et la troisième places, avec 20 et 10 millions. Les autres participantes ont aussi été honorées pour leurs à hauteur de 7 millions de francs guinéens par région.

Le ministre de la Culture, Moussa Moïse Sylla : « Ce festival a été un espace privilégié pour des échanges professionnels, des créations artistiques, des formations… Nous avons amorcé la relance de la culture guinéenne, en vue de positionner notre pays comme un pôle culturel majeur sur la scène internationale… Notre pays a été un pôle d’attraction culturelle pendant de longues années, il n’est pas normal que nous ne puissions pas avoir un événement phare chaque année ou chaque deux ans qui puisse cristalliser l’attention de la communauté culturelle internationale sur la Guinée  ». Et Moussa Moïse Sylla ajoute que le FID a été une aventure époustouflante. « Un travail laborieux qui a payé, on a touché différents segments de notre patrimoine culturel.»

Initiatives marquantes

Outre les performances musicales, le FID a offert une plateforme pour des formations, notamment sur le journalisme culturel et les droits d’auteur, ainsi que des résidences d’écriture et des excursions. Les îles de Loos ont ainsi accueilli des visiteurs, histoire  de valoriser le potentiel touristique de la Guinée.

À cette cérémonie de clôture, un vibrant hommage a été rendu au Bembeya Jazz National, icône de la musique guinéenne. Le Président de la transition, le général Mamadi Doumbouya a offert au groupe un matériel de dernière génération, un geste historique salué par Sékou Bembeya, membre de l’orchestre. « Depuis plus de 30 ans, c’est aujourd’hui qu’on reçoit un matériel de haute qualité. Merci au Président et au ministre pour ce geste historique », s’est réjoui l’homme de 80 ans.

Le FID a bénéficié du soutien de l’ambassadeur de France en Guinée. Luc Briard,  a salué l’initiative et souligné son rôle dans la préservation des imaginaires culturels. Il affirme que « la culture est une part essentielle de la souveraineté des imaginaires ». Et de réitérer l’engagement de la France à accompagner le festival et à encourager la mobilité des artistes guinéens à travers le monde.

Alors que le rideau tombe sur cette première édition, Conakry s’est illustré comme un creuset d’expressions artistiques, démontrant que la culture demeure un vecteur puissant d’unité et de rayonnement international. La prochaine édition du Festival international du Djembé (FID-Guinée) est attendue en 2026.

Abdoulaye Pellel Bah