En conférence de presse mardi 17 décembre à la Maison de la presse au quartier Minière, Dr Faya Millimouno, président du Bloc Libéral, BL, a appelé à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Histoire, selon lui, de rectifier la transition. Parce que le pays, dit-il, vit dans une léthargie totale du fait de la mauvaise gouvernance et la corruption au sommet de l’Etat. Il soupçonne aussi les dirigeants de la junte de vouloir se maintenir au pouvoir.

Faya Millimouno, jusqu’à récemment, avait des prises de position favorable à la junte. Il est devenu amer. « Les mêmes maux qui ont conduit à la chute du régime de Monsieur Alpha Condé et son gouvernement se sont empirés sous la gouvernance du CNRD. L’analyse objective de la gouvernance de la transition actuelle en Guinée montre à suffisance la mal gouvernance et le non-respect de la Charte de la transition. La transition telle que conduite aujourd’hui est un échec pour plusieurs raisons aux conséquences majeures sur le devenir de la Guinée», fulmine-t-il.

Dénonçant la gestion du pays depuis l’indépendance, le leader du BL rappelle que la Guinée a une longue histoire de coups d’État et de gouvernements autoritaires ayant engendré un climat de méfiance des citoyens envers les institutions politiques et un manque de culture démocratique. « Le CNRD, qui avait promis la rupture en faisant table rase des dictatures vécues de Monsieur Ahmed Sékou Touré à Monsieur Alpha Condé, ne fait  malheureusement pas exception à cette règle », a déclaré Faya Millimouno. Pour lui, une transition à la suite d’un coup d’Etat militaire n’est pas un régime normal, ce n’est pas non plus un mandat. C’est une transition « illégitime et elle ne peut gouverner que par le dialogue et le consensus ».

Or, selon Faya Millimouno, depuis plus de 3 ans de transition, la junte n’a pas réussi à établir un dialogue constructif avec les acteurs politiques et la société civile. « Ce qui a conduit à une polarisation accrue du paysage politique. Parmi les partis d’opposition, certains ont refusé de prendre part au dialogue proposé par la junte au lendemain du coup d’État du 5 septembre 2021. Ceux qui ont participé ont été traités avec mépris. C’est d’ailleurs au moment où se déroulait ce fameux dialogue que le CNRD et son gouvernement se sont soustraits, pour négocier unilatéralement avec la CEDEAO et s’entendre sur une transition de 2 ans qui est censée se terminer le 31 décembre 2024 ». Il insiste : la transition finit le 31 décembre 2024. D’autant plus, soutient-il, c’est le CNRD qui « a apposé sa signature pour dire qu’elle finit à la fin de cette année. Ce qui est évident le lendemain du 31 décembre, la Guinée va encore exister, soit la Guinée va exister dans la rue en se jetant les pierres, ou la Guinée va exister en allant autour de la table, en nous regardant les yeux dans les yeux, pour parler de l’avenir de la Guinée. Que ceux qui sont au CNRD qui ont pris le pouvoir redescendent sur terre, qu’ils comprennent que la Guinée est une République. Ce n’est pas une parcelle dont on peut avoir un titre foncier.» La fin d’année s’annonce électrique.

Mamadou Adama Diallo