A l’instar des autres pays du monde, la Guinée a commémoré la 36ème journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida, le 1er décembre. Placée sous le thème « Suivons le chemin des droits », cette journée définie par l’ONU-SIDA, sensibilise les personnes vivant avec la pandémie mais également leur réaffirme le soutien de tous. D’où la réunion un réceptif hôtelier de Conakry des acteurs de la société civile, des ministres et des associations des personnes infectées et affectées par le Sida, pour célébrer la journée.

Dans son intervention, le secrétaire exécutif du Comité national de lutte contre le Sida (CNLS), Dr Abass Diakité, a déclaré que le choix de ce thème est une manière d’interpeller les personnes vivant avec le Sida, tout en responsabilisant les acteurs communautaires pour mettre fin la pandémie, qui tend à devenir une menace pour la santé publique à l’horizon 2030. « A quelques années de l’échéance de 2030, le slogan de cette édition incite la communauté à œuvrer en faveur des actions concrètes qui ont fait leurs preuves et qui sont nécessaires pour lutter contre toute forme d’inégalité. Qu’elles soient économiques, sociales, culturelles et juridiques, les inégalités affaiblissent les fondements de la riposte au VIH ».

Pour l’occasion, le ministre de la santé, Dr Oumar Diouhé Bah, a affirmé dans un communiqué cette date est l’occasion pour les autorités et acteurs de la riposte contre le VIH/Sida de s’engager davantage pour lutter contre la maladie et relever les défis, afin de garantir un avenir radieux et harmonieux à la population. « A ce jour mémorable, je m’incline pieusement devant la mémoire des victimes du Sida et je rends un vibrant hommage aux personnes vivant avec le VIH/Sida, qui supportent le poids de la maladie depuis plusieurs années ainsi que toutes ces personnes qui se battent au quotidien pour éradiquer ce virus dans notre pays » a déclaré le ministre, avant de justifier le choix de ce thème. « Suivons le chemin des droits, est une façon d’interpeller l’opinion nationale et internationale au respect des droits et libertés des personnes vivant avec le VIH. Depuis septembre 2020, la République de Guinée a adhéré aux nouvelles définitions des Objectifs du développement durable, adoptés par les Nations Unies parmi lesquelles la lutte contre le Sida figure en bonne place. Nous devons donc redéfinir nos stratégies de manière efficace et efficiente, encourager le leadership local pour des actions ciblées durables et responsables, innover, créer de nouveaux partenariats et mener toutes nos actions dans le respect des droits humains », a lancé le ministre de la Santé.

Autrefois perçue comme une condamnation à mort, aujourd’hui avec le progrès de la médecine, le VIH/Sida est devenue une maladie à travers un dépistage précoce, cela permet à la personne de trouver un traitement. Sur ce, Dr Oumar Diouhé, a renouvelé l’engagement du gouvernement à œuvrer pour une riposte accrue à l’épidémie du VIH/Sida en Guinée. Il a appelé la population guinéenne à se faire dépister volontairement, pour atteindre les objectifs assignés, avant d’encourager toutes les instances engagées dans la lutte contre la pandémie à redoubler d’effort dans la mission d’éradiquer le Sida en Guinée.

Le monde peut mettre fin au Sida si les droits de chacun sont protégés

Selon la déclaration des Nations Unies, avec les droits de l’homme au centre, les communautés en tête, le monde peut mettre fin au Sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030. « Les progrès substantiels dans la lutte contre le VIH sont directement liés aux progrès réalisés dans la protection des droits de l’homme. A leur tour, les progrès réalisés dans le cadre de la lutte contre le VIH ont galvanisé des progrès plus larges dans la réalisation du droit à la santé et le renforcement des systèmes de santé. Mais les lacunes sans la réalisation des droits de l’homme pour tous empêchent le monde de s’engager sur la voie de l’éradication du Sida et nuisent à la santé publique, et aujourd’hui une recrudescence des attaques contre les droits menace de saper le progrès accomplis » lit-on dans le communiqué. Pour mettre fin au sida, les Nations Unies propose d’atteindre et d’impliquer toutes les personnes qui vivent avec la maladie, qui sont exposées au risque d’infecter ou qui sont affectées par le virus, notamment les personnes les plus exclues et marginalisées.

« Le respect des droits de l’homme de chacun est un fondement essentiel d’une riposte efficace au VIH. Cette journée mondiale du Sida est un appel à l’action pour protéger la santé de chacun en protégeant les droits de chacun. Les dirigeants doivent s’engager sur la voie des droits », a déclaré les Nations Unies.

Pour rappel, syndrome d’immunodéficience acquise (Sida), se transmet soit par pénétration (anale ou vaginale) lors d’un rapport sexuel non protégé ou par transfusion sanguine, par le partage d’aiguilles contaminées dans les établissements de soin et chez les toxicomanes. Mais aussi de la mère à l’enfant au cours de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement. La prévalence du VIH/Sida en Guinée est relativement faible. On compte environ 120 000 personnes séropositives, soit environ 1,7% des habitants du pays, selon les données de l’ONU-SIDA 2019.

Kadiatou Diallo