Mercredi 18 décembre, Dr. Mohamed Diané, ancien tout puissant lieutenant d’Alpha Grimpeur, double ministre de la Dépense et des Affaires pestilentielles, a  galamment écopé  de 5 cinq ans de gnouf, pimentés de 5 milliards de francs glissants d’amende, du gel au profit de l’État de ses 5 comptes bancaires locaux, le tout agrémenté de la confiscation de ses biens déjà saisis comme au bon vieux temps du PDG. On lui demande, outre cette malédiction du chiffre 5, de bien vouloir verser à l’État quelque 500 autres petits  milliards de dommages et intérêts suite à l’acrobatie qu’il a dû exercer sur les 500 milliards passés entre ses mains lestes pendant les onze ans de  règne de son patron de Grimpeur.

 Les Criefs contre l’ancien dignitaire du RPG vont du détournement de deniers publics à l’enrichissement illicite via le blanchiment de capitaux. Le tollé fuse de partout, comme la conférence de la bouche ouverte d’antan. Les premières protestations viennent des avocats de la dépense. « C’est une honte, un jour sombre pour la justice guinéenne…» Faux, rétorquent leurs confrères de la partie civile, le sourire aux lèvres. « La Crief vient de sonner le glas de l’impunité. » Pourtant, la Chambre a décidé de fermer les yeux sur les biens de la famille Diané qui, manifestement, n’a pas les moyens licites de se taper toutes  ces fortunes. « Nous considérons que tout cela appartient à Mohamed Diané, » tonne Me Pépé Antoine Lama.

La Justice reste de marbre, sûre d’elle, de son dossier, de ses preuves. Elle affirme avec force détails qu’en onze ans de gestion de la chose publique, l’ancien double ministre d’Alpha Condé a fait des acquisitions meubles et immeubles hors du commun, notamment en Basse et Haute-Guinée. En Basse-Guinée, la boulimie de l’ancien ministre a sévi à Conakry où il est propriétaire de 5 parcelles à Nongo,  deux à Kaloum, une à Yattaya, quatre à Forécariah, deux à Coyah.

La voracité  ministérielle s’est abattue sur Kankan. Lourdement. M. Diané a acheté la moitié de la ville, pour parler comme Me Antoine Pépé Lama. Même les plus nuls en arithmétique savent que l’ex-ministre est propriétaire de 4 parcelles à Karfamoriah, deux à Missira, dont une contenant une école privée de cinq étages. A Bordo, il ne possède qu’un domaine agricole de 6 hectares, une ferme avicole de 3 hectares, 8 parcelles, deux duplexes implantés sur 5 hectares, une école privée, deux autres duplexes situés au secteur 4 du quartier.

 A Kankan-Koura, on lui attribue 14 parcelles et une villa bâtie sur 4 autres parcelles. A Hermakonon, il n’a pu acquérir qu’une parcelle et une pâtisserie logée dans un petit immeuble de 3 étages. A Batè, il lui est collé un terrain de  4 050 mètres carrés, deux autres parcelles et un terrain-hors lotissement. A Sinkéfara, il a fourni un peu plus d’efforts pour faire construire un hôtel de deux étages et un complexe résidentiel dans une cour fermée. A Balandou non plus, ce n’est pas mal. Il possède une usine d’anacarde implantée dans un domaine correctement loti. Malheureusement, il n’a pas pu achever son bâtiment sur la Nationale Kankan-Kouroussa avant que le CNRD ne siffle la faim de règne le 5 septembre 2021. Encore le chiffre 5 !

Diallo Souleymane