En Guinée, les jours passent, les violences faites aux enfants dans les établissements scolaires se suivent. Le 14 novembre dernier, à la veille des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, le corps sans vie d’Aïcha Bah, 8 ans, élève de la 4ème année, a été retrouvé dans les toilettes d’une école franco-arabe où elle étudiait, à Dondolikhouré, à Kagbélen. Le 21 décembre, une autre découverte macabre a été enregistrée encore à Kagbélen. Le corps de M’Mahawa Camara, 6 ans, élève de la 1ère année, a été retrouvé dans les toilettes du groupe scolaire El Hadj Mamadouba Amalfi Camara(EMAC), dans le quartier Tobolon 1, commune urbaine de Kagbélen.

Son meurtre a eu lieu lors de la fête de son établissement. M’Mahawa Camara a participé à la fête comme ses amis, mais elle a trouvé la mort.

Selon les informations, elle aurait été victime de violences physiques, suivies de viol. Elle a été retrouvée déculottée et des traces de sang sur sa partie intime. Après la découverte macabre, les services de sécurité ont bouclé la zone, avant de transférer le corps à l’hôpital Ignace Denn, pour des fins d’enquête.

Selon le commandant Ismaël Sylla, président du conseil de quartier de Tobolon, M’Mahawa a disparu en pleine fête, avant d’être retrouvée morte plus tard dans les toilettes de l’école. « C’est dans l’enceinte de l’école que la fillette a été violée. Après son sale besogne, son bourreau l’a amenée dans les toilettes pour lui faire asseoir sur le pot. C’est là où elle a été retrouvée. Arrivé, on a pris son corps, qui était recouverte de sang (…) A voir sa bouche et sa joue, on sent qu’elle a subi de la violence avant d’être violée. Elle avait également des lésions sur sa partie génitale », a-t-il expliqué à Guineematin.com

Aminata Camara, sœur aînée de M’Mahawa, explique comment elle s’est séparée avec sa sœur. « C’est moi qui ai fait sa tête à mon retour du travail. Ensuite, je l’ai accompagnée dans son école à 15h, pour la fête des classes. Après l’avoir remise à sa maîtresse, je lui ai laissé 5 000 FG, pour sa cotisation. J’y suis restée un peu, pour filmer la prestation des élèves de la 10ème année. Ensuite, je lui ai dit au revoir. Malheureusement, je ne l’ai plus revue. A 18 heures, j’ai appris par les voisins qu’un enfant a trouvé la mort dans son établissement. Précipitamment, je suis allée à la recherche de ma sœur, pour la ramener à la maison. Je croise ses camarades, je demande après elle, ils me disent qu’ils ne l’ont pas vue. J’ai regardé partout, mais je ne la trouvais nulle part. Toute la zone était encerclée par des services de sécurité, j’ai insisté pour voir si c’est ma sœur, mais je n’ai pas eu accès. Je fais sortir sa photo de mon téléphone, pour le montrer aux gens, mais personne n’acceptait de me confirmer si c’est elle ou pas. Finalement, je me dirige vers sa maîtresse qui me confirme que c’est bien le corps de M’Mahawa qui est dans les toilettes. On s’en remet à la volonté divine ».

Aux dernières nouvelles, les encadreurs de l’établissement sont en audition, pour des fins d’enquête. Toutes nos tentatives de joindre l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs, OPROGEM, sont restées vaines.

Le meurtre de M’Mahawa Camara tout comme celui d’Aïcha Bah suscitent l’indignation. Leurs bourreaux courent encore.

Kadiatou Diallo