Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kaloum a placé sous mandat de dépôt Aliou Bah, le président du Mouvement démocratique libéral (MoDel), ce 30 décembre. Aliou Bah est donc écroué à la Maison centrale de Coronthie. Son dossier est orienté en flagrant délit.
Après cinq jours de garde à vue, le leader politique a été entendu par le parquet près le tribunal de première instance de Kaloum, pour « offense au chef de l’Etat ».
Me Almamy Samory Traoré, l’un des avocats d’Aliou Bah a réagi en ces termes : « Il est poursuivi notamment pour des faits d’offense au chef de l’État par le biais du système informatique. Il y a plusieurs autres choses qui lui sont reprochées. L’objectif, en réalité, c’est de le faire taire, car c’est le seul acteur politique qui ose dire exactement ce que pensent tous les citoyens. Donc, nous ne sommes pas surpris de la décision du procureur et de l’orientation qu’il a donnée à la procédure. »
Avant de monter à bord du pick-up de la gendarmerie pour la Maison centrale, Aliou Bah lance à ses militants et aux membres de sa famille : « Soyez plus forts, nous allons triompher. » Il n’a été donné aucune date, pour l’ouverture de son procès.
Aliou Bah a été interpellé le 26 décembre à Pamelap (frontière sierra léonaise), puis conduit manu militari à Conakry. Il a été placé en garde à vue à la Direction centrale des investigations judiciaires de la Gendarmerie nationale (DCIJGN), avant d’être déféré ce 30 décembre au tribunal de première instance de Kaloum.
Yaya Doumbouya