Les 26 décembre, a démarré à Kindia un atelier de formation sur la lutte contre les discours violents, pour la promotion des droits de l’Homme et la cohésion sociale. Concocté par le Centre de formation et de perfectionnement en techniques de l’information et de la communication (CFPTIC), Il est organisé à l’intention des journaleux des médias publics et privés.
On s’achemine vers des élections en 2025, du moins selon les autorités de la transition. En Guinée, les périodes électorales riment généralement avec troubles sociaux, crises et divisions. Pour prévenir cette situation, le Centre de formation et de perfectionnement en techniques d’informations et de communication s’attèle à outiller certains acteurs de la communication sur la lutte contre les laïus de haine, violents, sur la promo des droits de l’Homme et la cohésion sociale. Il réunit dans ce cadre, le 26 et le 27 décembre, un groupe de journaleux pour les former.
La session a démarré jeudi 26 décembre à Kindia, à 135 km à l’est de Cona-cris. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le chef de cabinet du gouverneur de la région administrative de Kindia, Lanfia Kouyaté. Il a insisté sur l’importance de la vulgarisation d’une telle formation : « Le thème est tel qu’au-delà de la formation, la démultiplication doit prévaloir. Le journaliste, c’est celui qui éduque à travers sa parole. Il est vrai que la Guinée va bientôt avoir rendez-vous avec son histoire, mais élections ou pas, les discours haineux font mal à tout moment. Ils doivent être combattus ».
Le directeur général du Centre de formation et de perfectionnement, lui, met l’accent sur le rôle que ces échanges pourraient jouer face à la désinformation et la mésinformation : « Nous vivons dans un contexte où la désinformation, la mésinformation et la malinformation sont légion. La situation est telle que l’ONU a proclamé l’infodémie (prolifération de fausses informations sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche, ndlr). Celle-ci sape les fondements du vivre ensemble et constitue un danger pour les États. Nous avons cru bon de mettre l’accent sur cette thématique, parce que nous nous acheminons indéfectiblement vers des élections telles que prévu par les autorités », déclare Abdoulaye Djibril Diallo. Pour lui, les professionnels des médias ne peuvent éviter de tomber dans les manipulations que s’ils acceptent de se former : « Les médias ont un rôle important à jouer dans cette lutte. Mais comment jouer bien ce rôle, si on ne connaît pas les techniques de collecte, de traitement et de diffusion des informations ? Comment le faire, si on ne maîtrise pas les techniques de détection et de prévention des discours de haine ? »
La formation aborde trois thématiques : les techniques de prévention des discours de haine ; le fact-checking et les techniques d’animation d’émissions interactives et de talk-show. Elle touche 240 journalistes. Plus de 3/4 ont suivi la formation entre Labé, Mamou et Conakry.
Yacine Diallo