Plusieurs stations-services de Conakry sont en manque d’essence. Lundi 30 décembre, des longues files d’attente d’automobilistes et motocyclistes ont pris d’assaut quelques rares stations qui servent du carburant à la clientèle. Ce qui a rendu difficile la circulation à Conakry.
Ce n’est plus une rumeur. Plusieurs stations sur les autoroutes Leprince et Fidel Castro sont à sec. Dans un communiqué publié le 30 décembre sur sa page Facebook, la Société nationale des pétroles, SONAP, indique en raison des « intempéries », le bateau d’essence n’est pas arrivé le 29 décembre. La société n’a pas été approvisionnée, à cause du « retard de quelques heures du bateau. En conséquence, il n’y aura pas de chargement d’essence dans la journée de ce lundi 30 décembre 2024. Seuls les usagers utilisant des véhicules à gasoil devraient se rendre dans les stations-services, afin de laisser la circulation fluide », a recommandé la SONAP.
Les détenteurs des engins à essence doivent donc prendre leur mal en patience. Mais jusqu’à quand ? En tout cas, la SONAP n’a pas précisé à quel moment l’essence arrivera au Port autonome de Conakry.
Depuis des jours, une rupture de carburant s’est installée dans les essenceries de la banlieue de Conakry. Du pain béni pour le marché noir qui a revu le prix de la vente en hausse. Le litre qui se négociait à 13 000 francs guinéens est entre 14 000 et 15 000 Francs guinéens. Un parcours de combattant pour se le procurer.
La ruée vers quelques rares pompes à essence est indescriptible. Sur la T2, de l’Aéroport à Kipé (Prima-Center), les pompes sont fermées. Sur la Corniche-nord, les essenceries Total (Kipé centre-émetteur, Shell de Nongo, TMI de Lambanyi, longue file d’attente des motocyclettes, automobiles, tricycles et même des bidons. Les conducteurs se plaignent : « Je suis là depuis le matin, il y a beaucoup des gens. Même un litre, je n’ai pas dans mon tricycle. Pourtant, c’est grâce à mon tricycle je gagne ma vie. J’ai une famille à nourrir », se plaint un l’un qui a requis l’homonymat.
Pour éviter des incidents dans ces lieux, des agents de la police sont déployés. Et ils tentent de maintenir en rang les conducteurs et propriétaires d’engins. Ces derniers les accusent du favoritisme, en faisant passer des motos de leurs « proches » s’approvisionner, outrepassant l’ordre établi.
Inutile de dire que la pénurie d’essence affecte les usagers de la route qui font face à des difficultés pour se déplacer, en taxi-moto ou auto.
Souleymane Bah