Vendredi 29 novembre, le ministère du Plan et de la Coopération internationale, MPCI, en collaboration avec l’Institut national de la statistique, INS et la Direction nationale des Organisations internationales, DNOI, a organisé un atelier de présentation des résultats de l’enquête de l’Analyse globale de la vulnérabilité, de la sécurité alimentaire et de la nutrition. L’objectif est de présenter le nouveau plan stratégique qui détaille le cadre de programmation pour les opérations à mettre en œuvre en Guinée par le Programme alimentaire mondial, PAM, entre 2024 et 2029.
C’est une étape cruciale pour les organisateurs. Selon le ministre du Plan, Ismaël Nabé, l’atelier de l’enquête pour l’Analyse globale de cette vulnérabilité est le deuxième du genre en Guinée après celle de 2018. La Guinée, comme beaucoup d’autres pays, est confrontée aux problèmes d’insécurité alimentaire. C’est dans ce cadre que les organisateurs envisagent une vision de cinq ans à travers le Plan stratégique Pays (PSP). Durant ces années, ils mettront un accent sur le renforcement des partenariats avec le gouvernement guinéen ainsi que toutes les institutions et tous les secteurs concernés, afin d’atteindre les objectifs visés. Ils rassurent tout de même, que ce plan aidera à la Guinée à atteindre ses objectifs de développement durable.

En Guinée, selon le PAM, trois millions de ménages souffrent de l’insécurité alimentaire. Hyoung-Joon Lim, le Représentant-pays du PAM, explique les efforts de cette organisation d’aide de l’ONU en milieu scolaire ainsi que chez les personnes vulnérables : « Une étude a touché près de 13 000 ménages à travers tout le pays. Il s’agit du premier rapport de ce type depuis 2018, soit après 6 longues années. Cet outil est essentiel, car il nous permet d’identifier et cibler les populations les plus vulnérables et affamées en Guinée. Nous avons également le privilège de présenter aujourd’hui le nouveau plan stratégique, plan pour la période 2024-2029 avec un budget prévisionnel de 143 millions de dollars. Ce cadre stratégique peut améliorer la nutrition, promouvoir l’éducation, soutenir les communautés les plus vulnérables et encourager des solutions durables pour atteindre l’objectif ultime, ‘’Faim zéro ‘’ ».
Les défis restent à relever. Contrairement en 2018, la situation de cette année est alarmante. Le rapport du PAM révèle que l’insécurité alimentaire touche 35,8% des ménages repartis entre 33,4% en insécurité modérée et 2,4% en insécurité sévère contre 21,8% en 2018. Faranah (47,8%), Nzérékoré (47%) sont les régions les plus affectées : « Le défi auquel nous sommes confrontés reste immense. Aujourd’hui, encore 3 millions de ménages guinéens souffrent de l’insécurité alimentaire, 3,2 millions d’enfants de moins de 5 ans sont mal nourris. Et 7,7 millions de personnes vivent dans la pauvreté. Ces chiffres ne sont pas seulement des statistiques, ils représentent la vie des familles, des enfants qui méritent un avenir meilleur », ajoute Hyoung-Joon Lim avant d’ajouter que : « Les cantines scolaires ont permis de doubler, voire tripler, la fréquentation des élèves avec des résultats scolaires nettement améliorés. Ces réussites ne sont pas seulement encourageantes, elles prouvent que le changement est possible lorsque nous investissons dans le capital humain. Pour une population en bonne santé, en bonne nourriture et en bonne éducation, c’est la clé d’un avenir prospère pour la Guinée ».

Kristèle Younès, Coordinatrice du Système des Nations-Unies en Guinée appelle à la synergie d’action vue l’urgence : « La Guinée, comme beaucoup d’autres nations, fait face à des défis socioéconomiques majeurs qui affectent gravement la sécurité alimentaire et la nutrition. 3,2 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de retard de croissance. Ces statistiques alarmantes rappellent non seulement l’urgence d’agir, mais aussi la nécessité de le faire ensemble de manière coordonnée et stratégique ».

En présence de son homologue de la Santé et de l’Hygiène publique, le ministre du Plan et de la Coopération internationale, parle de l’objectif : « L’atelier a pour objectif de partager les résultats, les conclusions et les recommandations de l’analyse globale de vulnérabilité de la sécurité alimentaire et de la nutrition avec les acteurs du développement. Ensuite, de partager les principales orientations du gouvernement avec les partenaires, pour le nouveau PSP en faveur des populations. Formuler aussi des recommandations sur la base des réflexions émises, recueillir des commentaires des partenaires, pour affiler la Direction stratégique pour l’attente de l’objectif ‘’Faim zéro en Guinée’’. L’enquête pour l’analyse globale de cette vulnérabilité et la deuxième du genre dans notre pays après celle de 2018, ce qui permet d’améliorer la disponibilité et la qualité des données produites par d’autres systèmes statistiques nationales d’une part, mais aussi préciser les efforts et la détermination des acteurs du système à répondre, d’autre part. Le programme Simandou 2040, le plan stratégique 2019-2024 passé, l’agenda 23 de l’Union Africaine et les objectifs de développement durables sont les éléments éloquents des instruments que nous dévons utiliser afin que cette année soit un succès », a déclaré Ismaël Nabé.

Le directeur général adjoint de l’Institut national de la statistique, INS, Mamadou Camara évoque l’enquête nationale : « Pour faire ce travail, l’INS a réalisé une enquête nationale qui a touché aussi bien le secteur rural que celui urbain. Ainsi, un échantillon de 12 750 ménages, répartis dans 850 zones de dénombrement, a été tiré de manière à ce que les résultats soient représentés au niveau de chacune des 33 préfectures du pays ainsi que la zone spéciale de Conakry. Les populations cibles sont les ménages, les femmes en âge de procréer et les enfants de moins de 5 ans. La collecte des données s’est effectuée sur une période de 35 jours ».

La signature du protocole d’accord entre les acteurs concernés a terminé la cérémonie.
Souleymane Bah