Une information judiciaire est ouverte contre une dizaine de gabelous et transitaires, soupçonnés d’avoir détourné une misère de plus de 700 milliards de francs glissants. L’annonce a été faite dans un communiqué du Pro-crieur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Aly Touré, lu le 6 décembre à la Télé-bidon nationale.

Il s’agirait de l’un des plus grands scandales de détournement connus de l’ère Mamadi Doum-bouillant. Le dirlo général de la Douane guinéenne, son adjoint, neuf autres douaniers et transitaires sont poursuivis pour « faux et usage de faux, corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et complicité ». 

Selon le Parquet spécial près la CRIEF, la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale a mené des enquêtes « sérieuses ». Celles-ci auraient permis d’identifier un réseau qui opère au niveau de la Direction générale des douanes, en contournant le « procédé classique de paiement au niveau du guichet unique, pour encaisser des fonds au préjudice de l’Etat ».

A en croire le Pro-crieur spécial près la CRIEF, Aly Touré, le recyclage des références FT (code à usage unique attribué à chaque opération de dédouanement) est le mode opératoire des fraudeurs. L’astuce aurait permis de « détourner un montant de plus de 700 milliards de Francs guinéens au préjudice de l’Etat ». Il a requis l’ouverture d’une information judiciaire en saisissant la Chambre de l’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et financières, contre ces cadres (en bois) de la Direction générale des douanes, plusieurs boîtes de transit « et  toute autre personne que l’enquête révélera avoir participé à la commission des faits ».

Si le communiqué ne fait pas mention d’arrestations, Aly Touré confirme qu’un total de dix suspects, dont le DG de la douane Moussa Cas-marrant, ont été placés sous contrôle judiciaire à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie (Kaloum). Même que les auditions chez le juge d’instruction se seraient terminées à 5h ce samedi 7 décembre. Toutefois, un des mis en cause dans l’affaire aurait pris la poudre d’escampette

Souleymane Bah