Dans son discours de fin d’année mardi 31 décembre, Faya Millimouno, président du Bloc Liberal, BL, déplore la violation des droits de l’Homme en Guinée, les détournements de fonds, l’insécurité et l’ «immobilisme » de la justice durant l’année qui s’en va. Il demande la libération des prisonniers d’opinion.
A quelques heures de la fin de la transition, l’opposant Faya Millimouno dénonce le non-respect de la liberté d’expression dans le pays, la privation de liberté des Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Mamadou Billo Bah, Habib Marouane Camara dont les Guinéens n’ont toujours pas de leurs nouvelles. Il s’indigne du cas d’Aliou Bah, président du MoDeL, arrêté et inculpé pour « offense au chef de l’Etat ». Pour l’opposant, aucun Guinéen ne devrait être emprisonné à cause de son opinion. Selon lui, le délit : « offense au chef de l’Etat » a été copié du code pénal français. « Les Français se sont rendu compte que c’est un obstacle à la liberté d’expression. Ça serait très mal dans notre pays qu’un Guinéen fasse une minute en prison à cause de son opinion qu’il a exprimée ». Faya demande au chef de l’Etat d’ordonner « la libération des prisonniers d’opinion ».
Le président du BL qualifie la situation de la Guinée de « chaotique ». L’année qui s’en va aura été une année « d’incertitude », marquée par des événements terribles et traumatisants pour les Guinéens, notamment le drame au stade de Nzérékoré, de nombreux accidents ayant endeuillé des familles : « Tant d’espoirs ont été déçus en 2024, en raison de la violation constante des droits humains, de la limitation des libertés, de nombreux scandales de détournement des fonds publics (à la douane, aux impôts, à l’OGP, etc.), de l’insécurité qui règne en maître et de l’immobilisme de l’appareil judiciaire. La situation chaotique actuelle de la Guinée nécessite une attention immédiate et une action concertée, tant au niveau national qu’international ».
Pour le président du BL, les défis sont considérables, mais avec un engagement véritable en faveur de la démocratie et des droits humains, il est possible de bâtir un meilleur avenir pour le peuple de Guinée. Il demande de rompre avec le système actuel qui a « démontré ses limites ».
Par ailleurs, le BL s’indigne de « l’échec cuisant » de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, à résoudre les problèmes de démocratie en Afrique de l’Ouest. Il estime qu’il faut dissoudre la « CEDEAO pour une véritable CEDEAO des peuples, gouvernée par des institutions ».
Souleymane Bah