Aliou Bah en prison, la première assemblée générale hebdomadaire du Mouvement démocratique libéral de 2025 a été présidée par Mamadou Bhoye Barry, vice-président chargé de la mobilisation des fonds. Au menu du 4 janvier, l’incarcération « arbitraire » du président du parti et la manifestation du 6 janvier annoncée par les Forces vives dans le Grand-Conakry.
Les responsables du MoDel ont fait part de leur indignation face à la situation d’Aliou Bah, le président du parti. Ils ont réitéré leur solidarité aux Forces Vives de Guinée dans leur appel à la mobilisation contre la confiscation du pouvoir par le CNRD (Comité national pour le rassemblement et développement).
Dans le procès d’Aliou Bah, deux ans de prison ont été requis à son encontre. La décision du tribunal de première de Kaloum est attendue le 7 janvier, le lendemain de la manifestation programmée par les Forces vives de Guinée. Au sein du MoDel, militants et responsables sont convaincus de son innocence et rejettent les accusations d’«offense au Chef de l’État». Le MoDel qualifie le procès de « manœuvre politique » qui pourrait nuire à l’image de la Guinée, prouver l’instrumentalisation de la justice. Les responsables du parti dénoncent des « incohérences de l’accusation qui a changé de version plusieurs fois au cours du procès ».
Mamadou Kenda Sow, secrétaire général du parti, a transmis un message à l’assemblée de la part du président, Aliou Bah. Il lui aurait confié de « resserrer les rangs » et de « continuer à faire vivre le parti ». Selon Sow, Aliou Bah ne souhaite pas que les activités du MoDel cessent simplement parce qu’il a été incarcéré, soulignant que dans de bien des partis politiques, une telle situation conduit souvent à l’arrêt des activités. Le procureur aurait qualifié Aliou Bah de « frustré pour ne pas avoir obtenu sa part du gâteau ». Kenda Sow indique que depuis la prise du pouvoir par le CNRD, « il a été proposé au MoDeL beaucoup de choses », notamment au sujet du Conseil national de la Transition (CNT) ». Mais le prési du parti a refusé les propositions, considérant que la Guinée n’est un gâteau à partager.
Malal Diallo, chargé des affaires juridiques du MoDel, n’a pas mâché ses mots. Pour lui, le procès est une « parodie de justice. Aliou Bah est victime d’une accusation fabriquée de toutes pièces.» Le procès était vide, il aurait dû se conclure par un acquittement pur et simple d’Aliou Bah.
De la manifestation prévue le 6 janvier
Le 6 janvier, une manifestation est prévue dans le Grand-Conakry par les Forces Vives de Guinée. Le MoDel, signataire du communiqué des FVG, réaffirme son soutien à la décision. Moïse Diawara, porte-parole du parti, précise : «Nous sommes solidaires à ce communiqué, il n’y a aucun doute. Nous sommes partants.» Selon lui, la décision dans le procès d’Aliou Bah aurait pu être rendue plus tôt, mais le choix du 7 janvier, ne serait pas fortuit. « La justice veut nous faire savoir que le sort de notre président dépend de la journée du 6 janvier. Si vous manifestez, votre président va faire la prison. Mais nous n’avons pas peur », a-t-il déclaré, ajoutant que le MoDel est déterminé à poursuivre sa lutte pour la justice et la liberté d’expression en Guinée.
Abdoulaye Bah