La sous-préfecture de Boulliwel, préfecture de Mamou, a été érigée en arrondissement en 1963. Depuis, la localité, située à 15 kilomètres de Dalaba, traîne les pieds comparativement à d’autres entités administratives similaires. Pour le voyageur, Boliwell ressemble à un district. Voire un gros village.

Comme la quasi-totalité des villes de la Moyenne Guinée, Boulliwel est actuellement enveloppée dans une épaisse couche de poussière. La nationale Mamou-Labé, qui traverse le chef-lieu de la sous-préfecture, est devenue une piste rurale. Les riverains donnent l’impression d’être sortis d’une termitière. A cause de cette poussière, certains ont dû verrouiller portes et fenêtres qui font face à la route pour en ouvrir d’autres par la façade arrière. Une habitante explique que si elle fait le linge, elle est obligée de l’envoyer sécher chez les voisins dont les maisons sont éloignées de la route.

Pourtant, cette sous-préfecture a des atouts que beaucoup d’autres n’ont pas. A commencer par l’électricité. Au moment où, même la capitale est souvent plongée dans le noir, à Boulliwel le délestage constitue l’exception qui confirme la règle depuis le début des années 60. Et cela, grâce au barrage hydroélectrique de Kinkon dans la préfecture de Pita, à une cinquantaine de kilomètres.

L’autre atout, c’est une terre d’une rare fertilité. Tout y est.  Particulièrement les fruits et les légumes. Papaye, choux, salade, concombre, pomme de terre, tomate, oignon ou encore l’avocat sont abondamment cultivés. La zone est en passe de devenir le grenier de la région. Voire du pays. Ce nouvel essor économique suscite beaucoup d’intérêts. Notamment chez la diaspora ou encore les cadres d’autres villes du pays.

Thierno Salman Diallo, informaticien, fait partie de ceux qui ont abandonné les bureaux pour se consacrer à la terre. La trentaine, ce jeune, diplômé de l’Institut supérieur de technologie de Mamou, a compris qu’il existe d’autres moyens de vivre-et de bien vivre-que l’écran et le clavier. Associé avec un compatriote vivant aux Etats-Unis, M. Diallo et évolue dans 3 secteurs que tout semble opposé : les nouvelles technologies, l’agriculture et l’élevage. Tout se passe bien, selon Thierno Salman Diallo. Avec 3ha pour l’agriculture, des dizaines de têtes de ruminants et des activités relatives aux NTIC. Pour les légumes en particulier, le nouvel agriculteur est devenu fournisseur de certains hôtels et restaurants de Conakry.

Au plan social, ressortissants et résidents de Boulliwel ont décidé de prendre le taureau par les cornes pour le développement socio-économique de leur localité. Une rencontre de toutes les familles Timbonkés (originaires de Timbo, ancienne capitale du Fouta théocratique) est prévue du 1er au 3 février prochains à Boulliwel. Pour affermir les liens de fraternité et inviter toutes les personnes issues de cette grande famille à participer au développement de Boulliwel où réside une bonne partie de Timbonkés.

En outre, la délégation spéciale s’active à l’inauguration du nouveau siège de la nouvelle commune rurale. Ce siège avait été détruit pendant l’insurrection populaire de janvier et février 2007. Depuis, la commune rurale n’a pas eu un siège digne de nom. Boulliwel que tous ces événements marqueront le début d’un véritable décollage économique.

Habib Yembering Diallo