Aliou Bah, président du Mouvement démocratique libéral a été condamné le 7 janvier à deux ans de prison ferme par le Tribunal de première instance de Kaloum. Au lendemain de la décision, les responsables du MoDeL ont tenu une conférence de presse au siège du parti à Nongo, pour dénoncer et condamner « avec fermeté», l’emprisonnement « arbitraire » de leur président. Ils ont annoncé des actions pour obtenir la libération d’Aliou Bah.
« Procès politique », « injustement condamné », « parodie de justice », « procès de la honte », « instrumentalisation de la justice »… les responsables du MoDeL ne manquent pas d’adjectifs pour qualifier l’arrestation suivie du procès et de la condamnation de leur président. Mais il ne compte pas lâcher prise. Mamadou Malal Bah, chargé des affaires juridiques du parti, soutient que les autorités utilisent tous les moyens pour réduire Aliou Bah et le MoDel au silence. Il a dénoncé une justice téléguidée : «Nous constatons que le juge n’a fait que réitérer ce que le ministère public a requis comme condamnation. C’est une situation que nous déplorons et que le MoDel condamne avec la plus grande énergie, car nous estimons que le président Aliou Bah ne mérite pas cette peine. » Selon Malal Bah, les infractions reprochées à son président mettent en péril la liberté d’expression ainsi que les libertés individuelles et collectives. Il s’insurge contre la « procédure biaisée, tant sur la forme que sur le fond», depuis l’arrestation d’Aliou Bah à la frontière guinéo-sierra-léonaise.
Les avocats d’Aliou Bah ont fait appel de la décision auprès de la Cour d’appel de Conakry, pour contester la peine à lui infligée. Parallèlement, le MoDel prévoit de saisir les juridictions de la sous-région. Moïse Diawara, porte-parole du parti, a déclaré que la condamnation d’Aliou Bah n’est pas seulement une attaque contre sa personne, c’est « aussi une attaque contre les aspirations de tout un peuple à vivre dans un État de droit. Mais nous restons déterminés à résister à l’oppression. »
Le MoDel envisage d’organiser des sit-in au siège du parti pour contester la décision. Des actions similaires devant les représentations diplomatiques en Guinée et à l’international ainsi que devant des institutions internationales et des organisations de défense des droits de l’homme sont annoncées. « Nous avons constaté que le procès a été instrumentalisé. La justice a été utilisée à des fins politiques. Nous comptons sur le peuple de Guinée. Nous restons et demeurons déterminés pour que la Guinée devienne véritablement un État de droit. »
Moïse Diawara invite le peuple à l’unité et à la mobilisation. Aux militants et militantes du parti, il les invite à faire preuve de résilience et de solidarité : « Nous ne comptons pas baisser les bras. Nous ne comptons pas nous laisser faire. »
Abdoulaye Bah