Pour se mettre en règle, plusieurs partis politiques ont organisé leurs congrès respectifs le weekend dernier à Conakry. Alors que l’échéance impartie par le MATD expire ce vendredi 31 janvier, certains poids lourds, dont les leaders sont exilés, traînent les pieds.

À quelques jours de la fin de l’échéance impartie aux partis politiques pour se mettre en règle, c’est la course contre la montre vers la tenue des congrès. Fin octobre dernier, le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation, MATD, avait donné trois mois à une cinquantaine de formations politiques pour se conformer à leurs textes internes et à la Charte des partis. L’expiration du délai, le 31 janvier, entraîne des organisations précipitées de congrès çà et là, sans candidats de poids face aux sortants. Sans surprise, ceux-ci remportent haut la main ces élections internes pipées d’avance.

Le Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), mis sous observation à l’issue de l’évaluation opérée par le MATD, a reconduit pour la troisième fois, le 25 janvier, Lansana Kouyaté, pour un mandat de cinq ans.

Jugé conformiste, voire proche de la junte, l’ancien Premier ministre, absent du pays, a été aussi investi candidat du parti à l’élection présidentielle par les 2/3 des congressistes. Face à lui, un candidat qui ne fait pas le poids : Mohamed Cissé, 23,1 % des voix ; contre 76,9 % pour Lansana Kouyaté, fondateur du PEDN. « Je félicite les organes du parti qui ont rempli les 36 conditions soumises par le MATD pour que le parti soit acceptable et accepté. Tous ces points d’évaluation ont été satisfaits, les derniers en date étaient la certification des comptes bancaires par un cabinet d’expertise comptable et la tenue du congrès. Le rapport du congrès sera déposé au ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD) », a souligné Lansana Kouyaté, depuis la Côte d’Ivoire.

Revoilà Papa Koly Kourouma !

Silencieux depuis le putsch du 5 septembre 2021, Papa Koly Kourouma, ancien ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, refait surface. À l’issue du deuxième congrès de sa formation tenu le 26 janvier, il a été plébiscité à la tête de Génération pour la réconciliation, l’union et la prospérité (GRUP). L’ancien allié du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel) dirigera le parti les 5 prochaines années. Présent au congrès, Papa Koly n’a pipé mot. Son vice-président, Ibrahima Kaba, cité par Africaguinee.com, a réagi à sa place : « Le Grup devra corriger les imperfections et surmonter les échecs enregistrés au cours du quinquennat écoulé. Nous allons poursuivre les réformes structurelles, économiques et financières. »

Dimanche 26 janvier, Boubacar Siddighy Diallo, ancien député, a été aussi reconduit aux commandes de l’Union pour un mouvement populaire (Ump), pour sept ans. Il a récolté 17 voix sur 20, face à son challenger Ousmane Bah. Boubacar Siddighy Diallo s’affiche ces derniers temps aux côtés de Mamadi Doumbouya et ne se prive pas de chanter les idéaux du Comité national du rassemblement pour le développement, CNRD. Son parti est également du lot de ceux placés sous observation.

RPG, UFDG,…traînent les pieds

Le Rpg arc-en-ciel, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et l’Union des forces républicaines (UFR), dont les leaders sont en exil, traînent les pieds. Pourtant, 2025 est une année électorale, selon le président de la Transition. Mohamed Lamine Kamissoko, du bureau politique du RPG arc-en-ciel, affirme que le parti n’est pas prêt à remplacer Alpha Condé à sa tête. Ce qui laisse entrevoir qu’un congrès n’est pas pour demain.

À l’UFDG, on annonce la tenue du congrès, sans en donner de date. « Nous organiserons le congrès très bientôt. Ceux qui seront candidats, commencez la campagne ! De la base au sommet, tout responsable qui souhaite briguer la présidence doit s’apprêter. Le congrès se fera à notre siège dans la plus grande transparence. Ne sont pas concernés, ceux qui sont exclus du parti », a prévenu Fodé Oussou Fofana, vice-président du parti. Une pierre jetée dans le jardin d’Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement et prétendant à la présidence de l’UFDG.

Yaya Doumbouya