Dans la nuit du 17 au 18 janvier, Boubacar Sidy Bah, la trentaine, a été poignardé par son épouse dans des circonstances non élucidées, pour l’heure. Transporté d’urgence à l’hôpital Ignace Deen, il succomba à ses blessures.
Boubacar Sidy, chauffeur de profession, originaire de la sous-préfecture de Mitty, préfecture de Dalaba, s’est marié avec Binta Bah, il y a à peine un mois, selon des témoins. Ils habitaient dans le quartier Fofomérè, dans la commune de Kagbélen. Une dispute entre les deux conjoints serait à l’origine du drame. Ibrahima Bah, frère de la victime, explique comment il a eu vent de la nouvelle. « Mon petit frère vivait avec son épouse à la Cimenterie-Fofomèrè. Dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 janvier, à 2 heures du matin, un de ses voisins m’a appelé pour me dire qu’il a eu une dispute avec sa femme et que celle-ci l’a poignardé à la cuisse. Ils l’ont envoyé dans une clinique du quartier, mais les médecins leur ont demandé de le transporter d’urgence à Ignace Deen. Je les ai retrouvés à l’hôpital. Une fois à Ignace Deen, les médecins l’ont mis sous perfusion. Ils m’ont dit que le couteau avait touché plusieurs veines et qu’ils devaient l’opérer d’urgence. Ils m’ont demandé ensuite 580 000 francs guinéens, mais sur place, je n’avais que 300 000, sur mon compte Orange Money. Je leur ai promis de donner le reste dans la matinée. Quelques minutes après, les médecins m’ont demandé des poches de sang. Ils m’ont dit qu’il fallait partir à Donka pour les avoir. Quand je suis sorti pour me rendre à Donka, je me suis dit que mon frère n’allait pas survivre. Je retourne et je demande au médecin de me laisser voir mon frère, avant de partir. Quand ils me l’ont montré, il était à l’agonie. Quelques minutes après, il a rendu l’âme ».
Ibrahima Bah ajoute qu’un voisin du défunt, lui a confié qu’aux « environs de 2 heures du matin, il a entendu la victime dire à sa femme qu’il n’aime pas les disputes, parce qu’il venait d’habiter dans la famille. Il a dit qu’il va laisser la maison à sa femme. Mais, que quelque temps après, il a vu la femme sortir de la maison sans son mari. Le voisin est sorti de sa maison et est allé chez Boubacar Sidy, qu’il a trouvé allongé par terre et blessé à la cuisse », renchérit-il dans une vidéo de la page Facebook du site, Kumpital.
Avant leur mariage, Ibrahima Bah dit avoir échangé avec celle qui deviendra sa belle-sœur, pour s’assurer qu’elle a choisi son frère, sans contrainte. « Avant leur mariage, j’ai demandé à Binta Bah si elle voulait épouser Boubacar de son plein gré ? Elle m’a répondu : ‘’Oui’’, qu’elle l’épousait ‘’sans aucune contrainte’’. Donc, elle n’a pas été forcée à se marier avec mon frère. Si aujourd’hui je vois ce qu’elle a fait à son mari, je ne peux qu’être surpris. Je suis sans mot ».
Pour sa part, Idiatou Bah, sœur de la victime, dit qu’elle n’était pas au courant d’un différend entre les deux mariés. « Entre mon frère et sa femme, je ne connaissais aucun problème. Ils s’entendaient bien, à vue d’œil. Et personne ne pouvait imaginer que cela arriverait. La fille était calme et sérieuse, on ne pouvait pas imaginer qu’elle était capable de faire un tel acte (…) Mon frère n’avait pas de problème, on a grandi ensemble au village, on a étudié ensemble, mais il n’avait pas une mauvaise attitude ».
Aissata Pathé Bah, mère de la victime, raconte : « Je l’ai laissé en bonne santé avant qu’on ne m’annonce sa mort. Je ne sais rien de ce qui lui est arrivé. Je prie Dieu et tous les musulmans de pardonner mon fils, pour ma part, je lui pardonne. On s’est vus la dernière fois jeudi, vendredi 17 janvier, il m’a appelé pour me dire qu’il m’a envoyé des unités. J’étais très contente, il a promis de me rappeler. Je n’imaginais pas que c’était notre dernière conversation, j’ai raccroché mon téléphone », a-t-elle expliqué, en larmes.
Le corps de Boubacar Sidy Bah est à l’hôpital Ignace Deen, son épouse et présumée bourreau, Binta Bah, est mise aux arrêts par la gendarmerie de Sonfonia.
Kadiatou Diallo