Le siège du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) a abrité une nouvelle fois le rassemblement de militants engagés pour la libération de leur leader, Aliou Bah. Le deuxième sit-in, organisé pour protester contre la condamnation du président parti, a réuni militants, sympathisants, acteurs de la société civile, responsables des Forces vives de Guinée, ainsi que les proches des leaders politiques et d’opinion, détenus ou disparus.
Aliou Bah, président du MoDeL, est incarcéré il y a près d’un mois, condamné à deux ans de prison ferme par le Tribunal de première instance de Kaloum, pour « offense et diffamation » envers le président de la Transition. Une décision qualifiée d’« injuste » par ses partisans, qui dénoncent une instrumentalisation de la justice. Pour le MoDeL, cette lutte ne se limite pas à un simple acte de protestation. Il s’agit d’un engagement, pour préserver les fondements démocratiques de la Guinée et garantir la dignité de chaque citoyen.
Moïse Diawara, porte-parole du MoDeL, a rappelé l’objectif de ces manifestations pacifiques : « Nous sommes légalistes et pacifiques, mais déterminés à résister contre l’injustice. Nous continuerons à dénoncer l’instrumentalisation de la justice et à réclamer la libération immédiate de tous les détenus injustement incarcérés. »
Elan de solidarité
Le sit-in vise aussi à exprimer la solidarité aux figures politiques et sociales emprisonnées, kidnappées ou portées disparues : Foniké Menguè et Billo Bah du FNDC, Saadou Nimaga et le journaliste Habib Marouane Camara. « Ensemble, nous formons un bloc contre ces pratiques qui affaiblissent la démocratie en Guinée », a ajouté Moïse Diawara.
Pour Moïse Diawara, la détention de ces leaders constitue une atteinte grave aux droits humains et un recul démocratique de la Guinée. « Ce deuxième sit-in, qui commémore un mois de détention de Aliou Bah, envoie un message fort et clair : nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes injustement détenues. Ne laissons pas l’injustice nous toucher directement pour prendre conscience des souffrances des autres. Combattons l’injustice, où qu’elle se manifeste et d’où qu’elle vienne. La justice est le garant de la paix et de la stabilité dans notre pays », a souligné le porte-parole.
La forte représentation d’acteurs de la société civile et de leaders politiques lors du sit-in souligne l’importance de l’enjeu. Dans leurs discours, ces délégués ont dénoncé les pratiques qu’ils jugent contraires aux valeurs démocratiques et ont encouragé les militants du MoDeL à maintenir la pression.
Alors que la Guinée traverse une période marquée par des tensions politiques et sociales, les manifestations du MoDeL résonnent comme un appel à un retour aux principes fondamentaux. Pour Moïse Diawara, seule une justice équitable peut élever une nation et permettre son développement.
Le sit-in du 25 janvier s’est achevé dans le calme, mais les leaders du MoDeL annoncent d’autres actions à venir. Leur détermination semble inébranlable face à ce qu’ils qualifient de « combat pour la justice et la démocratie ».
Abdoulaye Bah