Un sit-in a remplacé l’assemblée générale hebdomadaire du Mouvement démocratique libéral du samedi 11 janvier, à son siège à Nongo. Un rassemblement qui marque le début d’une série de manifestations projetées pour exiger la libération du président, Aliou Bah, condamné à deux ans de prison ferme pour « offense au chef de l’État ».
Plusieurs représentants de Forces vives de Guinée, d’ONG, de partis politiques et d’organisations sociales ont participé au sit-in en signe de solidarité. Il s’est tenu ce samedi 11 janvier au siège du Mouvement démocratique libéral, à Nongo (commune de Lambanyi).
Moïse Diawara, porte-parole du MoDel, a dénoncé l’emprisonnement d’Aliou Bah. « Il est inacceptable qu’un homme engagé pour la démocratie, la liberté et le bien-être de son peuple soit détenu injustement. Chaque minute passée sans la liberté d’Aliou Bah est une minute de trop », a-t-il martelé. La condamnation de ce dernier est perçue comme une tentative de le briser, mais également d’étouffer les aspirations à un avenir meilleur. Et Moïse Diawara d’ajouter que la détention de son président « est une atteinte à notre démocratie, à notre droit de nous rassembler librement et à notre droit de revendiquer un avenir décent pour nos enfants. » Il a invité les institutions internationales, les organisations de défense des droits humains et les citoyens à se joindre au mouvement. « Le combat d’Aliou Bah est celui de tous ceux qui aspirent à une Guinée de justice et d’équité », a-t-il conclu.
Une société civile engagée
Moussa Yéro Bah, journaliste et présidente de l’ONG Femme, développement et droits humains (F2DH), a déploré les violations récurrentes des droits de l’Homme en Guinée. « On musellera la presse, on arrêtera des innocents, on violera la loi. Mais il y a des voix qu’on ne pourra jamais emprisonner, celles des artistes, des militants, des journalistes. Continuons le combat pour la liberté et un jour ou l’autre, la vérité éclatera et la Guinée survivra à cette épreuve », a-t-elle lancé.
Ibrahim Kalil Bah, du Mouvement Agissons pour la Guinée, a exprimé sa déception envers une « société qui se résigne ». Il a flétri le silence de certains acteurs politiques devant l’oppression, rappelant que même sous l’ère Alpha Condé, « la presse n’était pas muselée et les leaders politiques n’étaient pas condamnés ou kidnappés, porté disparu pendant plus de six mois ». Ibrahim Kalil Bah a promis de soutenir toutes les initiatives visant à obtenir la libération d’Aliou Bah et d’autres détenus comme les leaders du Front national pour la défense de la Constitution.
Un combat pour la justice
Kenda Sow, secrétaire général du MoDel, est persuadé que l’emprisonnement d’Aliou Bah vise à faire taire les voix discordantes. Peine perdue, prévient-il, car le MoDel regorge de cadres prêts à poursuivre le combat. « Ce sit-in n’est qu’un début. Il y en aura encore et encore, ici au siège, à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, devant les ambassades jusqu’à ce que le général Mamadi Doumbouya comprenne que l’arrestation de notre président est arbitraire et injuste ».
Le sit-in de Nongo marque une première étape dans la lutte pour la libération d’Aliou Bah et la justice en Guinée. Organisateurs et participants annoncent d’autres mobilisations plus grandes pour réclamer le respect des droits humains et la libération des détenus politiques.
Abdoulaye Bah