Le procès d’Aliou Bah se poursuit au tribunal de première instance de Kaloum. Après la réquisition du procureur, c’est au tour des avocats de la défense de plaider dans ce dossier où leur client est accusé d’offense au chef de l’État. 

Dès l’entame, Maître Galissa Diallo a demandé la relaxe pure et simple du leader du Mouvement démocratique libéral, parce qu’il n’y a pas « d’éléments constitutifs d’infractions. Comment peut-on reprocher à un leader politique qui s’est exprimé au siège de son parti sur la conduite de la nation ? Les éléments constitutifs ne sont que des suppositions, des déductions. En quoi est diffamant que de dire que l’État a failli à ses responsabilités quant à la disparition des citoyens ? De dire que la corruption gangrène l’administration, l’exemple des 700 milliards de francs guinéens et tant d’autres scandales à  l’OGP, à la SONAP ? »

Pour  Maître  Diallo, il n’y a jamais eu un acte répréhensif, lorsqu’Aliou Bah dit que « des dirigeants sont incompétents, parce qu’ils n’ont pas respecté leurs engagements. Il est poursuivi pour des motifs politiques. Est-ce une infraction que de dire de respecter la souveraineté du peuple ? On ne peut pas signer au nom du peuple et se dire diffamé lorsqu’on vous demande des comptes. Monsieur Aliou Bah est un homme  politique, il ne fait que son travail de dénoncer la gouvernance. Il participe à l’éducation citoyenne. »

L’avocat dénonce des arguments décousus du parquet, la  fébrilité de son argument, lorsqu’il traîne un politicien dans un tribunal. « Quand on invite la politique au sein du tribunal, si jamais le juge donnait suite à des déductions, on sera dans une pensée unique. Pourtant, la politique c’est la divergence d’idées. C’est pourquoi, je vous demande d’oublier la personne d’Aliou Bah, pensez au précédent que la décision que vous allez donner va faire au pays. Nous demandons de ne pas donner suite à des déductions. Il y va de la crédibilité de la justice », a plaidé Maitre Galissa Diallo dénonçant l’absence de la partie civile dans le dossier.

Ibn Adama