Une mission de l’Organisation des Nations unies sur l’évaluation des besoins électoraux en Guinée accable la junte. Le rapport dénonce de multiples violations des droits humains et soupçonne les autorités de la transition de manœuvrer pour confisquer le pouvoir. L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) applaudit et salue le rapport « réaliste » onusien. Elle exhorte l’ONU à veiller à des élections libres, transparentes et inclusives en Guinée. Lisez plutôt !
Réaction de l’ANAD au rapport de la mission électorale de l’ONU en Guinée
Tout en réaffirmant notre position de non-reconnaissance du CNRD et notre exigence d’une transition civile pour restaurer l’ordre constitutionnel, nous saluons le rapport de l’ONU, qui dresse un tableau réaliste et objectif de la crise actuelle en Guinée. Cette crise découle principalement du refus des autorités de respecter le chronogramme de transition convenu avec la CEDEAO.
Elle est également aggravée par les violations répétées de la Charte de la transition par le CNRD, notamment en ce qui concerne :
• Les droits humains,
• Les libertés fondamentales,
• Et l’interdiction faite aux responsables de la transition de se porter candidats aux élections visant à rétablir l’ordre constitutionnel.
Depuis le début, les Forces Vives de Guinée (FVG), dont l’ANAD est membre, n’ont cessé de dénoncer :
• Les disparitions forcées d’acteurs de la société civile et de journalistes,
• Les morts suspectes en détention de personnalités civiles et militaires,
• L’assassinat impuni de plus de 60 manifestants,
• Le musèlement de la presse,
• Ainsi que la corruption et les détournements de fonds publics.
La mission des Nations Unies souligne que la crise de confiance entre les acteurs politiques et la junte est aggravée par ces dérives, ainsi que par une absence manifeste de volonté politique d’organiser des élections crédibles pour rendre le pouvoir aux civils.
La décision de confier l’organisation des élections au MATD (Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation) et aux préfets, tous issus de l’armée, la dissolution des conseils communaux élus, la mise en place de délégations spéciales dirigées par des partisans zélés de la candidature du chef de la junte, et le remplacement des chefs de quartiers et de districts par des personnes acquises à cette cause témoignent clairement de la volonté de la junte de confisquer le pouvoir.
Concernant le fichier électoral, la solution est pourtant simple : le fichier de 2020 peut être actualisé rapidement. L’argument du RAVEC (Recensement Administratif à Vocation d’État Civil) n’est qu’un stratagème visant à retarder les élections pour préparer une mascarade électorale, avec pour objectif de faire proclamer le chef de la junte Président élu dès le premier tour.
Nous appelons les Nations Unies à ne pas s’associer à un tel simulacre. Au contraire, elles doivent veiller à ce que toutes les conditions d’un scrutin libre, transparent et inclusif soient réunies, et que les élections soient organisées dans le respect strict :
• De l’article 46 de la Charte de la transition,
• Et de l’article 25, alinéa 4 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union africaine (UA).
Souleymane Souza Konaté,
Président de la Commission communication de l’ANAD
et Conseiller chargé de communication de Cellou Dalein Diallo