A l’occasion du nouvel an, le Prési de la transition, Mamadi Doum-bouillant, a dressé ses meilleurs bœufs aux Guinéens, mardi, 31 décembre 2024, à 20h 00. Le chef de la junte a promis des sélections en 2025, comme l’an passé, alors que la transition devait s’achever le jour même à 00h. En tout cas, selon l’engagement pris avec la Cedeao par le Comité national du rassemblement pour le développement qu’il dirige en 2022. Mais il s’est contenté d’annoncer : «L’année 2025 sera une année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel», a-t-il affirmé. Sans en préciser la date ni dire s’il candidatera ou pas. Comme pour dire que le flou habituel continue quoi, sur son maintien au pourboire pas à la fin de la trans-scission.

Mamadi Doumbouya a aussi annoncé « la reprise totale des activités politiques (…) dès l’année 2025 ». Ce qui sous-entend, la levée de l’interdiction des manifs politiques que son pouvoir a instaurée en mai 2022. Du pain béni pour les activistes de la société civile ou pour les politicards ? Attention, la reprise des activités politiques est conditionnée : « Cette reprise devra se faire désormais dans le respect de l’État, des pouvoirs publics, des dispositions sécuritaires et de l’ordre public. »

Le prési a fait un clin d’œil aux travailleurs de la Ponction publique, en leur annonçant une « nouvelle augmentation » de leur chaleur en 2025. Déjà, rappelle-t-il, « ces deux dernières années, les agents de l’État ont bénéficié d’une augmentation de 35% de la valeur indiciaire. »

Le Gêné-râle a exprimé sa « profonde douleur » et rendu « hommage à la mémoire » de ses « concitoyens tragiquement disparus le 1er décembre 2024, lors de l’événement sportif qui s’est tenu au stade du 3 avril de Nzérékoré ». Cette bousculade meurtrière a marqué la finale du tournoi de football organisé en soutien de sa candidature à l’élection présidentielle qui se fait attendre. Le Doum-bouillant a réitéré ses « condoléances les plus sincères ainsi que celles du Gouvernement et du peuple souverain de Guinée aux familles endeuillées », ajoutant que « chaque douleur, chaque peine vécue par un Guinéen » le touche. Woïka !

Convaincu que la diplomagie guinée-haine est sur « la bonne voie » (peut-être grâce à la prouesse de Mori-Sans-dents Kouyaté de nos Affres étranges) dans le renforcement de ses « relations avec les pays frères du continent et du monde entier », sous son magistère, le chef de l’Etat a exprimé son soutien aux juntes de l’Alliance des Etats du Sahel, AES : « Dans un esprit panafricain, la République de Guinée continuera à apporter son soutien indéfectible au Mali, au Burkina-Faso et au Niger pour la réussite de leur transitions respectives », a-t-il déclaré. Non sans lancer des piques : « Encore une fois, la division n’arrange que celui qui divise. »

Pourtant, Assimi Goïta du Mali, Ibrahim Traoré du Burkina façon et Abdourahmane Tiani du Niger ne jurent que par la division de l’Afrique de l’Ouest. Peut-être qu’il faudrait le leur dire, à haute voix. N’est-pas CEDEAO ?

Mamadou Siré Diallo