On savait que les Guinéens avaient été libérés de la gendarmerie la nuit du 23 au 24 janvier : Karamo Kaba, Gouve de la Banque centrale de la République de Guinée et le premier vice-gouve, Mohamed Lamine Conté, Tidiane Koïta, prési de l’Union des orpailleurs de Guinée. Mais quid de l’homme d’affaires mauritanien, représentant en Guinée d’EMR, la société qui avait en charge le raffinage des quatre tonnes d’or disparues ?
La version rependue était que Yacoub Sidiya restait en garde à vue jusqu’à la restitution totale de l’or de la BCRG (Banque centrale de la République de Guinée). Un trou de moins de 1000 kg. Sauf que, selon nos sources, la Direction des investigations judiciaires de la gendarmerie a relâché tout le monde finalement.
Et la libération du Mauritanien s’est faite sans tintamarre. L’argent n’aime pas trop le bruit, c’est connu de tous. Et le CNRD semble l’avoir bien assimilé. Yacoub Sidiya est parti de Cona-cris sur la pointe des pieds. Ni vu ni connu.
Le samedi 25 janvier, au premier chant du coq, il a mis le cap sur l’Aéroport Ahmed Sékou Tyran de Gbessia. Puis il a pris place à bord d’Ethiopian Airlines. Direction, Dubaï, les Émirats Arabes Unis. L’homme d’affaires est donc retourné d’où il était venu !
Voyage sans retour ?
Qu’est-ce qui a prévalu à sa libération ? Quel est le sort du reste de l’or ? Va-t-il le rembourser ? Va-t-il revenir ou est-il parti pour de bon ? Qu’importe, entre Yacoub Sidiya et le pouvoir de Cona-cris, difficile de savoir qui sort gagnant ou perdant de cet épisode.
Comme dit précédemment, le premier resterait devoir au second moins d’une tonne d’or. Mais en s’envolant ce 25 janvier, Yacoub Sidiya laisse derrière une raffinerie d’or en phase finale de construction à Gbessia. Un investissement de 30 millions de dollars ricains.
Des avoirs chiffrés à un montant équivalent seraient également bloqués au niveau des comptoirs d’achat d’or. Enfin, le rififi qui a entraîné la résiliation du contrat de raffinage et de stockage de l’or de la Banque centrale aurait causé des pertes de l’ordre de 21 millions de dollars. Soit un total de 81 millions de dollars ricains en question…l’équivalent de la quantité d’or restante ? L’avenir, peut-être, le dira.
La version d’Ousmane Gawa
En attendant, le 29 janvier (quatre jours après le départ de Yacoub), le porte-voix du goubernement assurait à la presse que les lingots n’ont pas disparu, tout en admettant un règlement à l’amiable. « Il y a eu beaucoup de spéculations sur la question de l’or de la Guinée. Des procédures n’ont pas toujours été bien respectées, mais l’or de la Guinée n’a pas disparu », a clamé Ousmane Gawa Diallo. Et de renchérir : « Si besoin est, nous pourrions parler d’une procédure à l’amiable. C’est-à-dire que quelqu’un a affirmé que l’or n’a pas disparu, je préfère le récupérer pour vous le rendre. Il est possible que certaines étapes de la procédure n’aient pas été respectées, mais l’or n’a pas disparu. »
On n’en dirait pas de même du raffineur.
Gara Kanghè