Jadis un district rural, la presqu’île de Kassonyah de la toute nouvelle commune de Manéah, a bien changé. Avec ses constructions modernes, il n’a rien à envier au quartier urbain. Malgré tout, il peine encore à devenir une véritable zone urbaine. A cause notamment de son enclavement. En 2021, le pont de fortune le reliant à Km 36, a cédé de vétusté. Le premier pont en béton de Kassonyah datant de 1962, n’a tenu que 24 mois.

Pendant des années, les habitants se sont débrouillés pour gagner et quitter Kassonyah. Par pirogue et par voiture, c’est selon. Et bonjour les risques. En 2018, un pont métallique a remplacé le vieux pont. Ce pont-là n’a pas fait des vieux os, les eaux ont fini par l’emporter. Coupant le quartier de Conakry et de Coyah. Pour la colère de la population, qui se considère abandonnée et laissée pour compte. Le gouvernement de la transition fait construire un pont depuis juin 2023. Durée du chantier : 30 mois. Un pont d’environ 192 mètres de long, accompagné d’une route d’accès de 7,4 kilomètres. Les habitants devront prendre leur mal en patience. Au rythme des travaux, on touche du bois.

En attendant, situation surréaliste, le pont s’est transformé en un poste frontalier, il est interdit à une rive de passer à l’autre rive. Les motos venant du KM 36 sont stationnées avant le pont et celles qui sont dans le quartier enclavé sont de l’autre. Vice-versa, on descend de moto, traverse à pied, continue à moto. Les automobilistes peuvent s’estimer heureux de passer par le quartier Bintourayah, par la route qui mène à Kassonyah.

Habib Yembering Diallo