Lors de son quatrième et dernier sit-in avant le ramadan, le Mouvement démocratique libéral (MoDel) a, une fois de plus, bénéficié du soutien de plusieurs formations politiques : l’ancien parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel, l’Union des forces républicaines (UFR), le Bloc libéral, notamment. Ensemble, ils exigent la libération d’Aliou Bah, et demandent justice pour les « otages du CNRD ».
Le 21 février, Aliou Bah a fêté son 41ème anniversaire derrière les barreaux. Il a purgé 2 des 24 mois de prison ferme auxquels il a été condamné par le Tribunal de première instance de Kaloum pour « offense au président de la Transition. » Au sit-in du 22 février, au siège du MoDel à Nongo, un hommage particulier lui a été rendu.
Moïe Diawara, porte-parole du MoDel, a vivement critiqué l’attitude du pouvoir en place : « Le CNRD est en train de créer une atmosphère de peur, de réduction au silence de tous les acteurs sociaux et politiques. Malgré tout, nous sommes présents à ce sit-in. C’est une preuve de détermination et de résistance… que quel que soit le niveau de répression du CNRD, il y aura toujours des voix pour dire non à l’injustice, à la répression, à tous les actes liberticides en République de Guinée. » Il a réaffirmé l’engagement du parti à poursuivre son combat pacifique et légaliste pour la libération des détenus politiques.
«Une justice rouillée»
Ibrahima Mbemba Bah, du Bloc Libéral, a souligné l’importance de la lutte pour la démocratie et les droits humains : « Dans l’histoire, ceux qui ont combattu pour la démocratie, le respect des droits humains et la liberté ont souvent été incarcérés et torturés. Mais, à chaque fois, ils ont fini par avoir raison. Nous ne doutons pas qu’il existe en Guinée des magistrats intègres, mais ils évoluent dans un environnement pollué et une justice rouillée. » Il a exigé la mise en place d’une commission d’enquête indépendante « pour faire la lumière sur toutes les exactions en Guinée, sur toutes les personnes qui sont disparues dans ce pays. Il y a eu tant d’affaires qui n’ont jamais été élucidées », déplore-t-il.
Moussa Kaba, délégué du RPG Arc-en-ciel au MoDeL, a plaidé pour la fin des arrestations arbitraires et pour la réconciliation nationale : « La Guinée n’a plus besoin d’emprisonner ses leaders. Elle doit avancer vers la démocratie et la paix. L’emprisonnement d’un jeune leader comme Aliou Bah est une injustice qui frustre de nombreux Guinéens. » Il a promis que la mobilisation continuerait sous le soleil comme sous la pluie.
Durant le ramadan, le MoDel observera une pause. Mais le parti va organiser des séances de lecture du Saint-Coran pour implorer la clémence divine en faveur de son leader. Après cette trêve, le parti prévoit de reprendre et d’intensifier ses actions pour obtenir la libération de tous les détenus politiques.
Abdoulaye Bah