Programmé ce 3 mars, le procès opposant l’Agent judiciaire de l’Etat au professeur Mamadou Dadhi Baldé, Samuel Koundoua Koumassadouno et Oumar Yansané a de nouveau été renvoyé. L’avocat de la partie n’a pas pointé, maître Alpha Amadou DS Bah a sollicité du tribunal le renvoi, pour indisponibilité.

Le directeur général du CHU Ignace Deen, son directeur administratif et financier et son agent comptable devront patienter. Poursuivis par l’Etat guinéen, à travers l’Agent judiciaire de l’Etat, pour un présumé détournement d’un peu plus de 866 millions de francs guinéens, ils ont vu leur audience tourner court lundi 3 mars, devant le tribunal de première instance de Kaloum. La cause, l’absence de la partie civile dans cette affaire. L’audience devait être consacrée à la déposition des deux autres prévenus après celle du DG de l’hôpital récemment. Mais elle se heurte à l’absence de Me DS Bah.

Ce deuxième renvoi n’est pas du goût de la défense. Celle-ci estime que la partie civile, initiatrice de la procédure, n’a aucune excuse : « Il s’agit d’une citation directe faite, œuvre du plaignant, il devait être là. Si renvoi il y a, qu’il soit un ultime », déclare Me Lanciné Sylla.

Pour l’avocat d’Oumar Yansané, le comptable, tout est fait pour jeter en pâture les prévenus : « Pendant que la partie civile demande tranquillement le renvoi, nos clients souffrent de cette situation, ils sont vilipendés dans la cité. La partie civile ne peut pas initier une procédure en citation directe et montrer qu’il n’est pas prêt. Cela cause un préjudice énorme pour l’image de nos clients. »

Dans cette procédure, les plaignants plaident non coupables. Le professeur Dadhi Baldé dénonce une action intentée pour salir son image. Il s’insurge notamment contre la façon dont l’inspection a mené son travail ayant abouti à sa poursuite. Le DG de l’hôpital Ignace Deen peste aussi contre le fait que les inspecteurs aient choisi d’ignorer royalement les pièces justificatives que les accusés ont fournies.

Selon lui, Sur les 866 millions de francs guinéens, 325 millions gnf ont servi à l’achat du matériel informatique (ordinateurs, imprimantes et accessoires) pour les cadres de la direction générale de l’hôpital, à l’achat des blouses et kites opératoires. 541 millions de francs guinéens ont servi à payer les ristournes des cadres des différents services, les salaires des contractuels ou encore à la réfection d’une des passerelles.

L’affaire se poursuivra le 10 mars, avec la comparution des autres prévenus. 

Yacine Diallo