Les occupants du Marché Bantounka 1 ont protesté contre le bail de leur marché à un tiers le 24 mars. Ils accusent le maire, Fafa M’Bira Manet, président de la délégation spéciale de Lambanyi, d’être derrière ce qu’ils appellent une « expropriation ». Celui-ci a animé un point de presse le 25 mars dernier, à son bureau. Il confirme l’existence d’un bail du marché de 60 ans, un contrat hérité de l’ancienne équipe municipale. Le collectif des commerçants est revenu à la charge par une conférence de presse jeudi 27 mars, pour contester la légitimité du bail.

Dans une déclaration, Ibrahima Diallo, membre du collectif, parle de « manigances et d’illégalités », appelant les autorités à intervenir au plus vite. « Ce bail n’existe pas. Nous disposons d’un contrat en bonne et due forme, signé avec la commune de Ratoma, dont relevait auparavant notre marché. Cet accord, conclu sous l’égide de M. Alpha Omar Sako, est d’une durée de 45 ans, avec une redevance mensuelle de 5 millions GNF, soit 60 millions GNF par an. Le bail de 60 ans concerne le marché de Simbaya-Gare 1 non le marché de Bantounka 1. Pour une sortie de crise, le président de la délégation spéciale de Lambandyi, son vice maire et certains de ses conseillers, nous parlaient d’un bail de 35 ans, au lieu même des 45 ans. C’est écœurant et choquant que ce bail soit une manigance, un marché de gré à gré. Nous ne l’accepterons pas et ne céderons pas »a-t-il affirmé à un parterre de journalistes.

Parlant du contrat du bail, Ibrahima Diallo ajoute : « Dans l’article 19 de l’ancien bail qu’ils ont falsifié, au niveau de la résiliation, il est dit que le présent contrat peut être résilié à l’amiable et de commun accord avec les parties ou par les motifs d’intérêt général. Le contrat peut être annulé de plein droit par la mairie sans que le preneur ne prétende à un remboursement ou sous réserve de poursuites judiciaires dans les cas suivants : le non-respect de clauses financières ou du programme d’investissement convenu. Mais le président de la délégation de Lambanyi nous parle d’un contrat irrévocable, que lui-même il a signé. Ce ne sont que des contre-vérités. Encore une fois, le contrat est nul et non avenu », renchérit Ibrahima.

A en croire le collectif des commerçants, cette affaire serait une tentative d’appropriation abusive du marché par des acteurs politiques et économiques. Mais il ne compte pas baisser les bras. Le collectif en appelle l’implication du Président, général Mamadi Doumbouya, afin de garantir le respect des droits et éviter tout conflit. « Nous demandons aux autorités de la transition de prendre leurs responsabilités et de nous rétablir dans nos droits. Nous ne sommes plus au Moyen-âge. Cette injustice ne marchera plus », a conclu Ibrahima Diallo.

En attendant la réaction des autorités de la transition pour une sortie de crise, les commerçants du marché de Bantounka 1 disent attendre de pied ferme les démolisseurs de leur espace commercial.

Kadiatou Diallo