Wallahi, on dirait que le Moyen-Âge a laissé une empreinte indélébile sur la politique. Prenez un roi du passé, un dirigeant du présent, mélangez bien, et vous verrez que la recette du pouvoir absolu n’a pas pris une ride. La science et la technologie ont fait un bond : on envoie des satellites espionner nos vies privées, on imprime des cœurs en 3D, et un simple clic suffit pour commander une omelette qui arrivera plus vite qu’une ambulance. Mais côté conscience politique ? La plupart de nos leaders se prennent encore pour des monarques absolus, déguisés en démocrates, avec les mêmes méthodes que les rois d’antan, à ceci près qu’aujourd’hui, on appelle ça « raison d’État ». Hé Kéla !
Prenons François 1er. Lui savait comment museler la justice. Il créait des postes de juges qu’il distribuait à ses copains. Aujourd’hui, c’est encore plus simple : il suffit d’avoir un procureur aux ordres, une police judiciaire bien dressée et hop ! Un opposant politique en garde à vue, une voix dissidente éteinte.
François 1er a eu la brillante idée de brûler en place publique ceux qui osaient le contester. Eh bien, c’est encore d’actualité ! Hier, c’étaient les bûchers, aujourd’hui, ce sont les procès truqués et les disparitions mystérieuses. Demande à n’importe quel opposant en Afrique ce qu’il en pense, et s’il te répond, c’est qu’il est encore en vie, mais pour combien de temps ?
Louis XIV (le Roi-Soleil) lui, avait un truc encore plus raffiné : il construisait des palais luxueux pendant que le peuple crevait de faim. On lui doit Versailles, une merveille architecturale, certes, mais aussi une insulte permanente à la misère des paysans.
Louis XIV avait un slogan simple : « L’État, c’est moi. » Tout devait tourner autour de sa petite personne. Aujourd’hui, certains présidents ont remplacé la perruque poudrée par des costumes, mais le principe est le même : leur nom est sur toutes les affiches, leur visage sur tous les panneaux, et leurs décisions sont divines. Hé Kéla ! Tu crois qu’on a voté pour une démocratie ? On chen fout, l’important, c’est que le chef brille plus que le soleil.
Passons à Henri VIII, l’homme qui divorçait comme on change de chemise et qui coupait les têtes de ses épouses pour résoudre ses problèmes conjugaux. Aujourd’hui, point besoin d’épée, on règle ça avec des scandales médiatiques bien orchestrés, des lois sur mesure et des petites disparitions stratégiques. Le pouvoir reste une affaire de domination, même en amour.
Il y a Ivan le Terrible qui, lui, ne s’embarrassait même pas de procès : il trouvait un traître, il envoyait les Opritchniks (sa police secrète) et en avant les exécutions ! Aujourd’hui, on a remplacé les haches par des médias contrôlés qui assassinent les réputations. Un ministre gênant ? Un opposant trop populaire ? Une petite accusation bien montée, un dossier judiciaire qui traîne, et le tour est joué. On chen fout !
Et puis il y a Néron, l’empereur qui, dit-on, jouait de la lyre pendant que Rome brûlait et qui a même fait exécuter sa propre mère. Aujourd’hui, on a des dirigeants qui font des discours inspirés pendant que leurs peuples crèvent de faim. On parle plus de basins brodés en conseil de ministres pendant que les hôpitaux manquent de tout. Hé Kéla !
Et que dire de Napoléon ? Un expert en coups d’État, un spécialiste des élections truquées. « Faites voter le peuple, mais assurez-vous qu’il vote bien », disait-il. Cette technique est aujourd’hui plus raffinée : bourrages d’urnes, opposants muselés, Constitution bricolée. Le mec aurait adoré la politique moderne !
Wallahi, on a beau se gargariser de démocratie, la Guinée reste un royaume où le roi change de nom, mais jamais de méthodes. Hé Kéla, ici, la justice n’a pas d’yeux, pas d’oreilles, juste une main tendue vers le pouvoir en place. Un procès gênant ? On traîne l’affaire. Un opposant trop bruyant ? Paf, on le mute en « pensionnaire de l’État à Coronthie ». Wallahi, la Guinée, c’est un conte où les méchants gagnent toujours et où la morale, elle, est en exil.
Et puis, soyons sérieux : si la modernité est passée par ici, c’est pour un bref séjour, n’est-ce pas ? On a des smartphones pour commenter en ligne les injustices, mais on marche encore pieds nus sur le chemin du féodalisme politique.
Alors, franchement, depuis le Moyen-Âge, à part les voitures de luxe qui ont remplacé les chevaux, les caméras qui ont remplacé les coursiers et les tweets qui ont remplacé les parchemins, qu’est-ce qui a vraiment changé ? Pas grand-chose, à Fakoudou !
Sambégou Diallo
Billet
Le festin imaginaire
Il ouvrit son frigo vide avec la solennité d’un chef étoilé. Humm, un méchoui bien doré, accompagné d’attiéké finement émietté…
Il huma l’air comme un sommelier : « Ah, ce jus de bissap glacé, quelle merveille ! »
Une bouchée imaginaire, un soupir de satisfaction. Wallahi, même l’illusion a du goût quand on a faim !
Puis il referma son frigo avec un sourire : « Demain, je commanderai un poulet braisé… en rêve ! »
S.D