En séance plénière le 25 mars, le Conseil national de la Transition, CNT, a autorisé la ratification de deux accords de financement visant à améliorer les infrastructures routières et le système sanitaire guinéen. Ces accords portent sur un montant total de 500 millions d’euros pour les infrastructures routières et 84 mille dollars américains pour la construction d’un hôpital militaire à Dubréka.

Le premier accord conclu entre le gouvernement guinéen, la Banque Africaine d’Import-Export (Afriximbank) et Vista-Gui SA, porte sur un montant de 500 millions d’euros destiné à la modernisation des routes nationales et de la voirie urbaine. Afriximbank fournira 400 millions d’euros et Vista 100 millions d’euros, avec une période de grâce de deux ans.

Selon le CNT, ces fonds serviront à financer plusieurs projets d’envergure, notamment : construction et le bitumage de la voie express 2×2 voies Kagbélen-Kouria (30 km, 276 millions d’euros), bitumage de la route nationale RN6 Kankan-Kissidougou (185 km, 310 millions d’euros), construction et bitumage de la route nationale RN23 Boké-Gaoual (185 km, 207 millions d’euros), reconstruction et bitumage en 2×2 voies de la corniche nord Port Autonome de Conakry – Hôtel Riviera à Kaloum (70 millions d’euros) ainsi que la construction et le bitumage en 2×2 voies de la voirie de Dubréka (86 millions d’euros).

Le CNT a souligné que ces fonds ne couvrent que 500 millions d’euros sur un coût global de 951 millions d’euros. Afriximbank s’est engagée à compléter le financement, à condition que la première phase soit réalisée dans les délais et conformément aux normes.

Moderniser les infrastructures routières et sanitaires

Le second accord concerne la construction et l’équipement d’un hôpital militaire d’instruction de 300 lits à Dubréka. Financé par Money Maker Management à hauteur de 84 421 dollars américains, cet investissement bénéficie d’un taux d’intérêt de 2% par an, avec une période de grâce de deux ans et un remboursement sur dix ans.

Le CNT rapporte que le centre hospitalier, « stratégique pour le pays », sera doté d’équipements de pointe et servira aussi de centre de formation pour les médecins militaires. Il comprendra : une clinique de standing présidentiel, un service de radiologie et d’imagerie médicale (scanner IRM, échographie, mammographie, etc.), deux laboratoires et 11 salles opératoires, un service de réanimation de 10 lits, une pharmacie, une maternité, une pédiatrie et un centre de traitement du cancer, une faculté de médecine pour 400 étudiants, une caserne de sapeurs-pompiers, un héliport, une résidence pour le personnel et des équipements annexes.

Une gestion transparente

Lors de la séance, le président du CNT, Dansa Kourouma, a exprimé ses inquiétudes quant aux retards ou abandons de projets financés par l’État ou adoptés par l’organe législateur de la Transition. Il a insisté sur la transparence dans la gestion des fonds et la rigueur dans l’exécution des projets.

Parmi les recommandations du CNT : garantir la qualité des infrastructures et équipements pour assurer leur durabilité, veiller à une gestion rigoureuse et transparente des ressources financières, accélérer l’indemnisation des riverains affectés par les travaux, former à l’avance les médecins militaires pour occuper les spécialités de l’hôpital et respecter strictement les délais d’exécution des projets.

La Guinée ne dispose pas encore d’un hôpital militaire de cette envergure. Le ministre de la Défense nationale a salué cette initiative qui permettra de réduire les coûts liés aux évacuations sanitaires à l’étranger. Selon lui, l’hôpital d’instruction de Dubréka devrait générer 600 emplois directs, contribuant au renforcement du personnel de la santé militaire.

Abdoulaye Pellel Bah