La cour d’appel de Créteil a condamné ce vendredi 28 février le rappeur à douze ans de prison pour le meurtre d’un jeune homme dans le cadre d’un règlement de comptes entre bandes rivales.

Il a quitté menotté la salle d’audience. Le rappeur MHD a été condamné vendredi en appel à Créteil à douze ans d’emprisonnement pour le meurtre d’un jeune homme dans le cadre d’un règlement de comptes entre cités parisiennes rivales. Cette condamnation de MHD, arrivé libre, est identique a à celle prononcée en première instance par la cour d’appel de Paris, en septembre 2023.

Un de ses co-accusés a également écopé d’une peine de douze ans d’emprisonnement, un autre de dix ans, et un dernier a été acquitté par la cour d’assises du Val-de-Marne. A la lecture du verdict, MHD a vacillé, sous le choc, et des pleurs se sont doucement élevés des bancs pleins à craquer de la salle d’audience, jusqu’alors silencieuse. Après de brèves étreintes avec ses proches, MHD, de son vrai nom Mohamed Sylla, a quitté la salle menotté. Lui et deux autres accusés comparaissaient libres à ce procès en appel, entamé le 18 février.

Passé à tabac et lacéré de coups de couteaux

Jeudi 27 février, l’accusation avait requis «entre douze et quinze» ans de réclusion criminelle contre l’artiste, dont l’avocat avait plaidé l’acquittement. «Tout ce que j’ai à dire, c’est que je n’ai pas participé à ces faits», avait déclaré ce vendredi matin à la barre MHD, se décrivant comme «la cible parfaite» et clamant une dernière fois son innocence. Les condamnés ont dix jours pour se pourvoir en cassation.

La nuit où tout a basculé pour MHD

MDH et ses coaccusés devaient répondre d’un homicide volontaire survenu dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018. Loïc K., 23 ans, provenant de la cité de la Grange aux Belles dans le nord-est de Paris, a été percuté dans le Xe arrondissement par une Mercedes, passé à tabac et lacéré de coups de couteaux par un groupe d’une dizaine d’individus d’une cité rivale, les Chaufourniers, aussi appelée la «cité rouge».

La victime est décédée quelques dizaines de minutes après le départ de ses agresseurs. Dans ce dossier où règne «la loi du silence», plusieurs témoins avaient dit avoir vu le rappeur sur place, le reconnaissant à son survêtement Puma, marque «dont il était ambassadeur» à l’époque, et à ses cheveux et barbe blondis, avait rappelé jeudi l’avocat général.

Libération