Vendredi 14 mars, l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia a procédé au lancement du Laboratoire interdisciplinaire sur les patrimoines et du Master en gestion et conservation du patrimoine (GESCOP). Ce programme, fruit d’une collaboration avec le Centre international de recherche et de documentation (CIRD), vise à doter la Guinée des compétences pour la préservation et la valorisation de son patrimoine.

L’événement, qui s’est tenu à l’amphithéâtre Djibril Tamsir Niane a rassemblé de nombreuses personnalités du monde académique, diplomatique et institutionnel. Parmi les invités de marque figuraient le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, le chargé d’affaires culturelles de l’Ambassade de France en Guinée, le représentant de l’ONU droits de l’Homme, enseignants-chercheurs et étudiants. Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, le chef de cabinet du ministère de la Culture, les anciennes ministres Mariame Sy, Mariame Penda Diallo et Maïmouna Bah étaient présentes.

Daniel Lamah, le recteur de l’Université Général Lansana Conté a salué l’engagement des autorités académiques et culturelles dans la valorisation du patrimoine guinéen. Il a mis en avant la nécessité de fournir aux étudiants et chercheurs des outils méthodologiques performants pour une gestion efficace du patrimoine matériel et immatériel. « Ce moment marque un tournant dans la vie académique de nos étudiants mais aussi de notre institution et de notre pays. C’est également un moment décisif pour la préservation et la valorisation de notre héritage culturel et historique, un défi capital pour notre époque ». Il a insisté sur l’importance à former des professionnels alliant expertise scientifique et sensibilité aux dimensions humaines du patrimoine.

Le patrimoine

Le Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, Facinet Conté, a rappelé que 2000 enseignants-chercheurs sont engagés dans des programmes de Master et doctorat en Guinée et à l’étranger. « Ce programme vient soutenir cette initiative qui consiste à constituer un vivier conséquent d’enseignants-chercheurs capables de soutenir l’université guinéenne… Je souhaite que ce laboratoire collabore étroitement avec l’Institut de recherche en langues et cultures africaines (IRLA) ».

Le ministre de la Culture, Moussa Moïse Sylla, a souligné la nécessité d’une approche scientifique et pluridisciplinaire pour préserver les richesses culturelles et historiques du pays. « Nos traditions, nos langues, nos sites historiques, nos savoir-faire artisanaux et nos modes d’expression artistique sont des trésors qui racontent l’histoire de notre nation. Ce sont aussi des ressources stratégiques qui peuvent dynamiser notre économie et renforcer notre identité culturelle face aux défis de la mondialisation ».

Conserver le patrimoine

Le ministre a fait part du travail de son département pour inscrire des sites guinéens au patrimoine mondial de l’UNESCO, annoncé la signature d’une convention avec le CIRD pour renforcer les compétences locales en matière de gestion du patrimoine. « Nous avons entamé des démarches pour assurer la visibilité de notre patrimoine au niveau international. Mon ministère a signé une convention avec le CIRD et a financé la formation de quatre cadres de mon département pour le Master GESCOP. Cette collaboration vise à renforcer les compétences dans le domaine de la conservation du patrimoine ».

A travers ce programme, la Guinée se dote d’un dispositif solide pour la formation de spécialistes en gestion et conservation du patrimoine, assurant ainsi la pérennisation de son riche héritage culturel. Un jalon dans la préservation et la mise en valeur du patrimoine national.

Abdoulaye Bah