Les abords de la gare routière Général Lansana Conté de Bambéto, le long de la Transversale N° (T2), ont été déguerpis par les agents de maintien d’ordre lundi 24 mars. La cause, le stationnement de plusieurs véhicules empêche la circulation normale et affecte les travaux de l’échangeur en chantier.
Depuis deux semaines, les propriétaires des véhicules (des taxis de transport interurbain pour la plupart), sont sommés de dégager. Le stationnement de leurs engins empêcherait le cours normal des travaux du rond-point de Bambéto. Les caniveaux jouxtant la gare routière sont en chantier. Dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24 mars, ils ont été déguerpis par les forces de maintien d’ordre. Lundi, aucun véhicule n’était visible sur les lieux. Deux pick-up de la police sécurisaient l’endroit. Les agents ne permettaient aucun stationnement, si bref soit-il.
Un chauffeur ayant requis l’anonymat s’est confié : « Quand on rentre d’un voyage, on laisse nos véhicules derrière la gare routière, des fois, nous y passons la nuit. Nous les laissons en attendant le prochain voyage. Des fois, la grue les remorque. Parfois, des gens dégonflent les pneus ». Ce que ne nie pas Mohamed Chérif Diallo, superviseur général du chantier du rond-point. « Leurs véhicules nous empêchent de travailler. Nous leur avons parlé à maintes reprises, ils n’ont pas accepté ». Selon lui, c’est à bout de souffle qu’il a fait recours à la force publique. « On n’a pas où stationner nos machines, juste le temps d’une reprise. Très souvent, quand nos ouvriers leur parlent, ils les frappent. Et comme ils ne veulent pas partir, nous avons alerté l’autorité et elle est venue les déguerpir…»
Le superviseur dit avoir même informé le syndicat des transporteurs de la gare routière. «Du matin au soir, leurs véhicules sont garés ici, la nuit on n’en parle pas. Leurs responsables syndicaux les ont sensibilisés, mais en vain. Pour décourager ces conducteurs, nous avons dégonflé les pneus de leurs engins, nous avons dit aux agents de forces de l’ordre de mettre des pneus usés sur les capots des véhicules. Ils nous parlent mal et insultent en disant que la route n’appartient à personne».
Au bureau du Syndicat des transporteurs de Bambéto, nous n’avons quasiment pas eu d’interlocuteurs. Le seul qui nous a parlé en off apprécie plutôt le déguerpissement. «Je ne suis pas au courant de cela. C’est normal aussi qu’ils quittent pour la poursuite des travaux». A voir si la mesure perdurera.
Souleymane Bah