Le 4 avril, à un point-presse à Kaloum, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a annoncé le démarrage de la Campagne agropastorale 2025-2026. Félix Lamah déclare une enveloppe de plus de 100 milliards de francs guinéens et des actions concrètes pour booster la productivité en Guinée.

La Campagne agropastorale 2025-2026 sera lancée le 9 avril prochain à Dalaba, par le Premier ministre, Amadou Oury Bah. Mais auparavant, son ministre de l’Agriculture et de l’Elevage aura réuni les journalistes vendredi, pour parler des grandes lignes de cette campagne. Cette année, le thème retenu est: Nourrir la Guinée avec nos propres ressources. «Nous sommes réunis ici aujourd’hui, pour informer l’opinion nationale sur le lancement de la campagne agropastorale le 9 avril 2025 qui se veut un événement phare, mobilisant toutes les forces vives de la nation. Ce lancement de la campagne agropastorale est une invite et un signal fort pour fédérer l’ensemble des acteurs du secteur pour soutenir la production agropastorale de notre pays et impulser une dynamique de développement durable», déclare le ministre de l’Agriculture et de l’élevage, Félix Lamah. Le Président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya a prévu de doter les producteurs des moyens supplémentaires pour leur permettre d’augmenter le nombre de superficie emblavée, avec des nouvelles variétés de culture qui vont donner un rendement supérieur à la moyenne.»

Pour cette campagne, les autorités prévoient d’accompagner 2 500 000 producteurs issus de l’Agriculture Familiale, un million d’éleveurs, 100 agro champions et 2000 jeunes hommes et femmes appuyés pour le développement de la culture maraîchère sur l’ensemble du territoire national en vue de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la réduction de la pauvreté rurale et la création de revenus. Le ministère de l’Agriculture envisage également d’intervenir dans les 33 préfectures, les aménagements hydro-agricoles, la dotation en semences certifiées de riz, maïs, pommes de terre, de fonio…, en engrais, en matériels agricoles à travers la mécanisation des opérations de labour via des tracteurs et des motoculteurs dans les centres de prestations. « La relance de la production de la Société Cotonnière de Kankan et le soutien à la production des rizeries de Sinko et de Mandiana constituent une priorité», indique le ministre Félix Lamah.

Dans le sous-secteur de l’élevage, le ministre compte mettre le curseur sur la relance de la «filière avicole et l’appui en intrants d’élevage à travers la mise à disposition d’aliments bétails, l’amélioration de la santé animale à travers la vaccination contre les maladies prioritaires et zoonotiques.» Il envisage de mettre à la disposition des éleveurs pas moins de 300 tonnes d’aliment bétail pour l’embouche de 5000 bovins, 200 tonnes d’aliment pour 25 000 petits ruminants, 450 tonnes d’aliment pour 500 000 volailles, 200 tonnes d’aliments concentrés pour 5 000 porcs. Tout comme la relance déjà engagée des «95 fermes victimes de la grippe aviaire à Coyah et Forécariah, l’insémination de 1000 vaches dans les élevages en voie d’intensification ou encore la vaccination de 3 985 000 animaux contre les maladies animales prioritaires et zoonotiques.»

Au vu des investissements consentis par le département à l’aube de cette campagne, Félix Lamah s’attend à ce que la récolte connaisse une hausse. «Nous estimons qu’avec tout cet accompagnement, on peut s’attendre à une augmentation de la production agricole de cette année pour les principales filières, notamment la production du riz serait de 2 572 961 tonnes, le maïs serait de 1369 919 tonnes; le fonio, de 602 527 tonnes, l’arachide, de 881 478 tonnes, le manioc, de 1 871 593 tonnes, l’igname, de 483 980 tonnes, la pomme de terre, 824 738 tonnes.

Des statistiques qui ont fière allure

Pour cette campagne, le département est décidé à mettre à la disposition de 9 337 agriculteurs, 14 006 hectares d’aménagements hydro-agricoles opérationnels pour une production attendue de 42 018 tonnes de riz, 4057 tonnes de semences de riz certifiées pour une superficie de 57 960 hectares et une production attendue de 144 900 tonnes de riz au profit de 38 640 ménages ruraux, soit plus de 193 200 paysans, 1595 tonnes de semences de maïs certifiées pour une superficie de 63 800 hectares et une production attendue de 159 500 tonnes de maïs au profit de 127 600 ménages ruraux, soit plus de 638 000 paysans. Quelque 588 tonnes de semences de pommes de terre certifiées pour une superficie de 294 hectares et une production attendue de 13 230 tonnes de pommes de terre au profit de 1 470 ménages ruraux, soit plus de 7 350 paysans.

Pour les cultures maraîchères, 122 tonnes de semences de cultures maraîchères sont attendues pour une superficie de 244 000 hectares et une production de 1 220 100 tonnes de production maraîchère au profit de 488 000 ménages ruraux soit plus de 2 440 200 paysans. Sans oublier d’autres appuis, à l’image des 33 200 00O semenceaux d’ignames, 20 000 de boutures de manioc ou encore 50 000 tonnes de semences certifiées d’arachides. En complément des semences certifiées, il sera mis également à la disposition des producteurs: 26 132 tonnes d’engrais NPK, 3 528 tonnes d’urée, 4000 tonnes de potasse, 3 000 litres d’engrais foliaires et 4 tonnes de cristaux, 574 932 litres d’herbicide total, 350 583 litres d’herbicide sélectif, 3 985 000 doses de vaccins, 6 tonnes de semences fourragères, kits et intrants.

Yacine Diallo