À Abidjan, la 17è édition Femua, le Festival des musiques urbaines d’Anoumabo, se tient cette semaine. Dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, cet évènement ambitionne de partager la musique en éveillant les consciences. Cette année, c’est le thème du civisme et de la sécurité routière qui a été choisi. Angélique Kidjo, Smarty ou encore Takana Zion sont programmés. La Guinée-Conakry est invitée d’honneur. Une soirée spéciale lui était dédiée mercredi soir, le 16 avril, à l’Institut français. 

Il y a de la puissance et volupté lorsque la Guinée présente ses plus beaux atouts : la danse, le conte et la musique rayonnent. Et la voix de ces acteurs, comme celle de Souleymane Bangoura, alias Soul Bang’s, Prix découvertes RFI en 2016, résonne. « C’est une immense fierté et ça nous plonge encore dans la joie. Ça nous fait comprendre à nouveau que la musique est toujours un vecteur d’union ».

Ancrée dans cette soirée, la communauté des griots, avec notamment le maitre de la Kora, Ba Sissoko ému de représenter son pays, la Guinée, au Femua : « Ça me fait plaisir, vraiment, d’être là. Magic System qui invite la Guinée, la Guinée qui parraine le festival. La musique mandingue, ça fait le lien entre deux peuples ».

Cette belle soirée a mis en avant les femmes. Les danseuses et la griotte, Manamba Kanté qui sait que sa musique a un rôle diplomatique et retisse les liens séculaires entre la Guinée et la Côte d’Ivoire. « Il y a eu des tensions entre ces deux pays. Donc aujourd’hui, la musique renforce vraiment ce tissu, ces liens diplomatiques entre ces deux pays. Donc la musique n’a pas de frontière ».

« Il faut être un passionné, il faut aimer ce que tu fais »

Au Femua, RFI a aussi croisé la route de Lil Jay, chanteur ivoirien attachant qui sera sur la grande scène du Femua vendredi.  L’homme est aussi grand que son sourire et si bienveillant que la causerie pourrait se prolonger toute la nuit. Lil Jay, Konan Angelo Wilfried, transpire l’intégrité. « On a toujours des choses à apprendre. Il faut être un passionné, il faut aimer ce que tu fais. »

Dans un pays où le rap est roi, Lil Jay a été inspiré par les musiques du passé, et par les virées dans la voiture de son père. « Dans sa voiture, il mettait beaucoup JB Mpiana. Moi, quand j’ai commencé à écouter de la musique, je n’écoutais pas la musique de mon époque, j’écoutais du Salif Keita, Youssou N’Dour, Tiken Jah. Je pense que ça a aussi impacté ma manière de voir la musique », reprend-il. 

Natif de la populaire ville de Bingerville, Lil Jay tient au respect, à l’éducation des plus jeunes en leur rappelant qu’en travaillant dur, réaliser ses rêves devient possible.  

Par RFI