En prélude à la Journée internationale de la Liberté de la presse, l’Association guinéenne de la presse en ligne (Aguipel) et l’Association guinéenne pour la défense des utilisateurs des technologies numériques (Aguiduten) organisent une formation suivie d’une conférence-débat. Le thème ? « L’appropriation de l’intelligence artificielle par les professionnels des médias : outils, défis éthiques et meilleures pratiques ». Mardi 29 avril, les deux associations ont animé une conférence de presse, afin de faire le point sur les préparatifs de l’événement.

La formation est prévue le 5 et le 6 mai à la Maison de la presse à Conakry. Elle rassemblera 60 professionnels des médias, répartis en deux groupes de 30 participants par jour et sera close le 7 mai, par une conférence-débat à l’Université Kofi Annan de Guinée, réunissant journalistes, experts, communicants, techniciens et étudiants.

Président de la commission d’organisation, Samory Keita, a souligné l’importance croissante de l’Intelligence artificielle dans le monde : «L’IA est en train de transformer notre manière de travailler, d’apprendre, de produire et bien sûr d’informer. Des secteurs comme la santé, l’agriculture, l’éducation ou encore l’industrie sont déjà impactés. Le journalisme ne fait pas exception : nous assistons à une véritable révolution du paysage médiatique. L’IA n’est plus une option, elle devient un outil incontournable, tant pour collecter, analyser et diffuser l’information que pour créer du contenu multimédia ou améliorer l’efficacité des rédactions.» Il a insisté sur la nécessité d’intégrer une réflexion éthique dans l’usage de ces technologies : «Il s’agit de repenser notre manière de faire du journalisme, en tenant compte des enjeux éthiques qu’impose cette technologie.»

Un tournant pour les médias

Durant les trois jours, les participants auront l’occasion de découvrir des outils concrets d’IA, d’échanger sur leurs usages et limites et de réfléchir aux meilleures pratiques, pour un usage responsable. « L’objectif est de permettre aux professionnels des médias de mieux comprendre l’IA, d’en tirer parti dans leur travail quotidien, tout en étant conscients des risques qu’elle peut représenter», précise Samory Keita qui estime que «maîtriser cette technologie devient un impératif. Ce n’est plus une nécessité, mais une condition d’efficacité dans notre métier.»

À l’issue de ces activités, les organisateurs souhaitent élaborer et adopter une charte d’utilisation de l’Intelligence artificielle par les professionnels des médias guinéens, qui servira de guide éthique et technique.

Évoluer avec le temps

Amadou Tham Camara, président de l’Aguipel, a rappelé le sens de cette initiative : « Que ce soit dans la presse ou dans d’autres domaines, le monde est en mutation. La presse aussi change. Il est donc essentiel de comprendre ces évolutions pour rester en phase avec les nouvelles réalités. L’Intelligence artificielle est un formidable outil, mais elle nécessite une maîtrise technique et éthique. »

Il a précisé le caractère inclusif de la démarche : « Nous avons mobilisé des journalistes venus de tous horizons : la RTG, Horoya, la presse écrite, l’audiovisuel, les Web TV… C’est une formation de qualité, volontairement limitée en nombre pour privilégier l’humain. Nous avons opté pour deux jours de formation, mais avec la possibilité de l’étendre et de la multiplier dans un avenir proche.»

Abdoulaye Pellel Bah