Le vol à l’arraché perpétré par des filous sur des motos est devenu fréquent à Conakry. Phénomène nouveau, les secouristessont parfois des complices. Nous en avons fait les frais deux fois, en trois mois.

Le 7 janvier à 19h 50mn, sur la route Leprince, entre Camp-carrefour et la station dite « Mathias » vers Cirage, le Réd chef du satirique Le Lynx et de l’hebdo La Lance, Mamadou Siré Diallo, pour ne pas le nommer, rentrait du service. Deux quidams juchés sur une moto roulant à vive allure lui barrent la route, veulent lui arracher son sac à l’épervier. Il résiste, mais la corde du sac sur laquelle il s’est agrippé a lâché. Il crie au voleur. Un motard le prend et se met aux trousses du malfrat. Au niveau du Carrefour-Cirage, on leur dit que ce dernier s’est engagé dans les fins fonds du quartier obscur. Le scélérat s’en est allé avec son ordinateur, 5 100 000 Gnf (destinés aux distributeurs des journaux), disque dur d’un Térabit, cartes d’identité nationale biométrique, professionnelle, bancaire…

Bis repetita

Le vendredi 11 avril, peu avant 20h, sur la moto de son collègue Réd chef adjoint, il rentre du boulot, sur la corniche longeant la voie ferrée du train minéralier de RUSAL. Au niveau du carrefour « Central », juste après la mosquée « Diallo Samba ou Saoudi », Mamadou Siré Diallo a failli revivre le même malheur. Cette fois, le vol à l’arraché est évité de justesse. A « Central », se jouait un match de gala. Parmi les spectateurs, deux jeunes d’une vingtaine d’années sur une moto TVS 125 au numéro d’immatriculation peu identifiable, la plaque étant bien repliée, nous coincent sur une côte. Le passager tire de toute sa force le sac du Red chef, coincé entre celui-ci et son collègue de pilote de la moto. Il agrippe le sac, arrache la corde, mais ne parvient pas à retirer le sac. Il lâche « l’affaire », son conducteur accélère. Une cinquantaine de mètres et les filous reviennent, comme si de rien n’était. S’engage une course poursuite. Les cris au voleur raisonnent. Les voleurs cherchent à se fondre dans la foule et nous, à leur poursuite. Ils s’engouffrent dans les profondeurs de Démoudoula. Nous les poursuivons jusqu’au bras de mer, dans l’obscurité, avec deux ou trois motards se faisant passer pour des secouristes. Au bras de mer, nul passage pour une moto. Dans l’impasse, le passager de filou prend les jambes à son cou. Nous mettons la main sur le conducteur. Mais, nous ignorions en fait que nous étions dans la tanière des voleurs, car les « secouristes » se révèleront être des complices. Le voleur sort un couteau de sous son t-shirt, tente de poignarder le jeune qui nous aidait. Celui-ci prend la poudre d’escampette. Ne reste qu’eux et nous deux. Pendant ce temps, les plus indulgents tentent de nous convaincre que le voleur n’est pas celui-là, nous l’avons pris pour un autre. Pourtant, il a bien garé sa moto. D’autres, dont un arborant un t-shirt sur lequel est écrit « Gendarmerie », nous bousculent, nous insultent. Les menaces fusent, au vu et au su des boutiquiers et habitants du quartier. Nous quittons les lieux, sans demander notre reste.

Mamadou Siré Diallo

et Yacine Diallo