Lundi 20 janvier 2025, revoilà Donald Trump dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche. Un Trump boulimique, déroutant, imprévisible. Le 47è Président des Etats-Unis veut tout détricoter, tout chambouler. A cet effet, il met tout sens dessus-dessous. En 100 jours, il a signé 141 décrets. Un record !
Donald Trump est particulièrement vent debout contre les règles de fonctionnement de la gouvernance économique institutionnelle et culturelle à l’échelle du monde. Particulièrement agacé par la pratique des droits de douane instaurée par l’OMC, il prend dans ce domaine des initiatives inédites, hallucinantes. Tenez ! Il fixe des droits de douane qui s’étirent de 10% à 140% en fonction des biens et des pays. Aucun continent n’échappe aux caprices du Président américain. La Chine est sans doute le pays le plus durement frappée (140%). Les Etats africains, partie prenante à l’AGOA subissent de sévères pertes, d’avantages, à cause de la suppression de ce mécanisme qui stimulait, par la fixation de faibles taxes de douane, l’importation de certains biens (textiles), aux Etats-Unis.
La débandade des valeurs boursières face à ces droits de douane inhabituels, notamment Wall Street, contraint Trump a rétropédaler et à reporter ces mesures. La guerre commerciale est déclarée et chaque partenaire des Etats-Unis s’y prépare en envisageant l’alternative la meilleure.
En matière de relations internationales, le Président américain n’a cure des clauses et conventions convenues. Médiateur dans le conflit russo-ukrainien, il prend fait et cause pour la Russie et admoneste publiquement à la Maison Blanche le Président Ukrainien Volodymyr Zelenski à qui il voulait, par ailleurs, arracher un contrat léonin sur l’exploitation des terres rares. Adepte de la diplomatie de gros bras, Trump n’a de cesse de suggérer au Canada de devenir le 51è Etat des Etats-Unis et d’exprimer sa volonté de s’emparer du Groenland, même par la force. Il faut rappeler que cette terre perdue du pôle nord est sous autorité danoise. Aussi, il tient mordicus à modifier le statut du canal de Panama qu’il appelle désormais le canal des Amériques. Il exige que les navires américains ne payent plus dorénavant les taxes imposées à tous les navires empruntant cette voie d’eau.
Sur le plan de la gouvernance institutionnelle interne, prétextant élaguer l’administration Fédérale de ces oripeaux afin de faire des économies (en réalité des économies de bout de chandelle), il liquide des structures vieilles de plusieurs décennies dont l’apport aux politiques publiques américaines est bien connu et apprécié. Il s’agit, par exemple, de l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international, mais aussi de la VOA (Voice Of América) comprendre « La Voix de l’Amérique ». Les conséquences de ces initiatives sont catastrophiques : d’une part, licenciement massif de fonctionnaires Fédéraux, d’autre part, précarisation accrue des populations bénéficiaires de l’aide américaine, à travers le monde, risques de développement des pandémies connues ou émergentes telles que le VIH/Sida, Covid 19.
Haro sur Elon Musk, milliardaire d’origine Sud-africaine, responsable du Bureau pour l’efficacité gouvernementale ! Champion du protectionnisme économique, Trump est fermement opposé à l’immigration aux Etats-Unis. Il considère les immigrés comme des spoliateurs d’emplois aux citoyens américains. Pour rendre donc sa grandeur à l’Amérique, il faut empêcher ses individus d’y arriver et de s’y installer. Il faut renvoyer chez eux, ceux qui s’y se sont déjà installés. Même les Universités et la Recherche fondamentale et technique n’ont pas été épargnées par le couperet du Président Républicain qui a sevré la prestigieuse Université de Harvard de subsides, pour insubordination. Donald Trump ne fait mystère de son scepti-climatisme. Durant chacun de ces deux mandats, il a sorti les Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Les évidentes conséquences du dérèglement climatique (fonte des glaciers, inondations, sècheresses, tsunamis, etc.) ne l’ont pas encore convaincu. Un sacré incrédule, que ce Trump.
Abraham Kayoko Doré