Une collision d’un train de la compagnie minière russe, RUSAL, avec un camion benne s’est produite à Ratoma-Dispensaire, commune de Ratoma, dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 mai. Trois blessés et des dégâts importants.
Selon des témoins, c’est à 2h du matin que l’incident s’est produit. Un train de la société RUSAL a percuté un camion benne. Le train a tiré le gros porteur à des mètres. Ce qui témoigne de la violence de l’accrochage. A bord du camion, le chauffeur et son apprenti, ils tous blessés « légèrement ». Un passant blessé, est admis à l’hôpital. « Heureusement, la cabine de mon véhicule était passée, c’est la benne qui a été percutée et le camion est tombé. Il n’y avait aucun signal indiquant que le train était proche. Le train n’avait ni klaxonné ni allumé ses phares. S’il y’avait cela, je n’aurais pas traversé », déplore Abdoulaye Diallo, chauffeur du camion.

Sur place, des policiers sécurisent le lieu. D’autres agents travaillant pour la société RUSAL y étaient également. En attendant la grue pour dégager la voie ferrée du gros porteur, les wagons du train accidenté, « remplis de produits chimiques », ont été décrochés de sa cabine. Ils sont acheminés vers Kaloum. « Les wagons étaient remplis de soude caustique, ils les ont détachés de leur cabine, parce que ce sont des produits chimiques dangereux », ajoute le chef secteur, Amadou Baldé, qui parle des mesures. « Depuis un moment, nous avons entamé une campagne de sensibilisation afin que dégagent les occupants aux abords des rails, parce qu’ils sont exposés. Nous allons continuer ».

Sur le lieu de l’accident, des cabarets, atelier de menuiserie, habitation et vente des charbons. Fatoumata Binta Barry vend de condiments et autres denrées près de la voie ferrée. « Il y a du riz, des oignons, de la pâte d’arachide, qui ont été coincés dans ma baraque par la cabine du train. Pour le moment, rien n’est sorti. On attend qu’il soit dégagé ».
Selon des riverains, il n’y a qu’un seul agent de la sécurité pour alerter les usagers quand le train passe. Il n’a pas d’abri. Mamadou Alpha Diallo, taxi-motard de la zone, tire la sonnette d’alarme. « Il doit y avoir des barrières de sécurité des deux côtés des rails. La circulation est fluide ici, surtout le matin et le soir. Le seul agent qui est là, est indisponible des fois. Il arrive que nous motards, nous fassions son boulot. Sinon, il y aurait eu beaucoup d’accidents ici. Et même si l’agent est là, il faut qu’on l’assiste. L’agent doit être secondé, avoir où s’abriter contre le soleil et la pluie, afin qu’il soit permanent. C’est pour sa sécurité lui-même ».

Nous n’avons pu connaître l’état des conducteurs du train. Nos tentatives pour avoir la version des agents de RUSAL ont été vaines « Nous ne connaissons rien de cela », répond un agent d’une unité de sécurité privé.
Le train minéralier de RUSAL déraille souvent. Si on ne déplore pas de victimes mortes, mais les dégâts matériels sont souvent importants.
Souleymane Bah