Le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SNAESURS) a, dans une correspondance adressée le 26 mai au ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, exprimé son profond mécontentement face à ce qu’il qualifie de non-respect répété des engagements pris par le gouvernement envers les travailleurs du secteur universitaire.

Dans cette lettre dont nous détenons copie, le bureau exécutif du SNAESURS dénonce plusieurs manquements, à savoir : l’absence de reversement des ristournes liées aux frais d’inscription et de réinscription des étudiants pour les années universitaires 2022-2023 et 2024-2025, malgré des assurances officielles sur l’imminence du paiement, Le non-paiement des frais de formation des formateurs, pourtant validés pour des enseignants détenant les attestations de financement ; l’inapplication intégrale du décret n°0027/PRG/SGG du 24 janvier 2024, portant rémunérations spécifiques du personnel de l’enseignement supérieur, en dépit de sa publication au Journal Officiel.

Le syndicat dénonce également l’interruption du financement des programmes de formation des formateurs et l’exclusion persistante du personnel de l’enseignement supérieur du bénéfice de la prime de fonction, sous prétexte de leur statut particulier que le syndicat estime appliqué de manière partielle et inéquitable.

Ultimatum

Face à cette situation le SENASURS donne au ministre de tutelle jusqu’au 9 juin pour obtenir des réponses satisfaisantes. À défaut, il menace de lever la suspension de la grève entamée en juillet 2023 et de reprendre la mobilisation à compter du 10 juin prochain dans toutes les Institutions d’Enseignement Supérieur (IES), Institutions de Recherche Scientifique (IRS) et Centres de Documentation et d’Information du pays.

Le syndicat entend s’opposer ainsi à toute gestion centralisée par le ministère des processus d’inscription, de production des cartes d’étudiants ou d’autres missions explicitement dévolues aux IES. Il insiste sur le respect de l’autonomie des institutions, conformément à la loi sur l’enseignement supérieur et les textes réglementaires en vigueur.

Le syndicat laisse toutefois entrouverte la porte d’un dialogue sincère avec les autorités. Il exhorte le gouvernement à prendre des mesures urgentes afin de rétablir un climat de confiance et d’éviter une nouvelle paralysie du système universitaire.

Mariama Dalanda BAH